This is hunt

16/05/2017

This is hunt

Peter & Kahlan

Le vent souffle dans la ville de Missoula et rapporte toutes ces odeurs fraiches vers moi. La forêt n’est plus un endroit sûr pour les membres de mon espèce qui se font traqués en masse par ces hommes vêtus de noir. Ils veulent me chasser de mes terres mais je n’ai pas l’intention de les laisser faire, la forêt est ma maison et je n’ai nulle part ailleurs où aller. Depuis ma position en haut dans un arbre, je les entends échanger quelques informations via leur talkie-walkie. Ils ont un langage codé bien à eux qui m’empêche de les comprendre mais tant pis, je suis prête à prendre des risques, d’autant que je ne suis pas seule. Un cri de loup résonne dans la forêt quelques mètres plus loin, poussant le soldat de gauche à se retourner, loin d’être à l’aise avec la situation.

« Si on doit chasser les loups en plus de ces maudits strigoïs je vais finir par demander une augmentation ! »

« Ne va pas me faire croire qu’un animal t’effraie plus que ces monstres. »

Un craquement de branche les pousse à s’arrêter de plaisanter. Les deux hommes se mettent sur leurs gardes, arme chargée, prêts à tirer. Babines à l’air, le grognement de ce loup sauvage attire leur attention. Les armes sont immédiatement braquées sur lui et j’en profite pour sauter de l’arbre et atterrir sur les épaules de l’un d’entre eux, lui arrachant son arme des mains avant de commencer à le griffer. Le deuxième soldat change de cible et le loup en profite pour lui sauter à la gorge et le mordre à la gueule. Des hurlements d’agonie sont poussés par les deux hommes alors que d’autres voix se font entendre depuis le talkie-walkie. Bientôt les cris cessent d’être poussés et ce sont deux cadavres qui se retrouvent allongés au sol. Accroupis près d’eux, salie du sang de l’ennemi, je tends ma main vers le loup qui se rapproche pour recevoir une caresse, j’en profite également pour vérifier son état.

« Personne ne nous chassera de chez nous, je te le promets. »

Le loup lèche ma main ensanglantée mais mon regard est attiré par un autre son. Je me relève, fais barrière de mon corps pour protéger le loup qui m’accompagne tandis que j’attends de voir qui a eu la mauvaise idée d’approcher. C’est là que je le vois sortir de l’ombre. Lui. Peter. Que fait-il là ? Est-il venu pour moi ou pour eux ? Nous ne nous sommes pas revu depuis la dernière fois, depuis qu’il m’a soigné, depuis ce rapide baisé échangé. Alors qu’il m’a ramené jusqu’à sa demeure pour me soigner, j’ai attendu que le soleil se couche à nouveau avant de disparaître. La dernière fois que nous nous sommes vu tu disais vouloir me sauver, en est-il de même aujourd’hui ? Accepteras-tu que je tue ces humains pour protéger mes terres plutôt que de partir ?

« T’es-tu perdu, strigoï ? »

D’autres ordres sont donnés dans le talkie-walkie et semblent attirer son attention. Les comprends-tu ? Si j’en crois ton expression il semblerait que oui et tu as l’air inquiet. Pourquoi ? Ces soldats ne l’emporteront pas contre moi, peut-être suis-je trop sûre de moi mais je sais en tous cas que je n’abandonnerai pas mes terres, je n’abandonnerai pas mes compagnons.

« D’autres hommes comme eux approchent, tu devrais partir tant qu’il en est encore temps, je ne veux pas que tu me ralentisses. »

Car l’autre fois je me suis pris des balles pour toi, pour préserver ta vie mais aujourd’hui j’ai un autre combat à mener et je ne peux pas me permettre d’être… inquiète par ta présence ? Je ne suis pas sûre que le terme soit correct, je sais seulement que je ne tiens pas à te voir blesser. Tu n’as rien à faire ici de toute façon. Mes terres, mon combat. Le loup se rapproche de Peter, il n’est pas agressif envers lui, il sait que ce n’est pas un ennemi, contrairement à ceux qui approchent.

« Mais si tu veux vraiment m’aider, prends soin de lui pendant que je m’occupe d’eux. »

Peter ne semble pas du genre à partir devant le danger, sinon ça aurait déjà été le cas, mais une fois de plus je ne tiens pas à être ralentie, alors je lui donne cette responsabilité avant de disparaître à vitesse vampirique, contournant l’ennemi pour mieux l’anéantir. C’est au moment où je suis sur le point de me lancer sur eux qu’un piège se déclenche. Mon corps se retrouve soulevé à quelques mètres du sol par un filet d’argent qui me brûle la peau. Douce amie qu’est la torture, je ne grogne pas pour la douleur, je grogne parce que je me suis faite avoir stupidement.

« En voilà un joli à rapporter, le patron sera content ! »

Mon regard est noir lorsqu’il se pose dans le sien. Je le vois approcher, persuadé de n’avoir rien à craindre de moi et j’aperçois ce sourire pervers se dessiner sur ses lèvres. J’attends qu’il soit plus proche, juste encore un peu… Et mon bras se tend à travers les barrières de ce filet, brûlant davantage ma peau mais je m’en moque bien, j’ai réussi à attraper cet humain par le gorge et je m’exalte de la peur qui se dégage de ses yeux maintenant qu’il n’est plus en position de force. Puis j’entends le cliquetis d’une arme derrière-moi.

« Tu as cinq secondes pour le relâcher où je tire. »

Suis-je censée avoir peur d’une balle perdue ? Non. Tu peux compter jusqu’à cinq petit, je ne lâcherais pas cet homme tant qu’il respirera encore, c’est une promesse.

acidbrain

16/05/2017

This is hunt

Kahlan & Peter

S'opposer à l'unité me menait dans une situation bien étrange. J'étais devenu un déserteur, une de ces personnes que je ne pouvais pas supporter quand je faisais parti de l'armée. Mais je savais également que malgré ce titre qui reposait maintenant sur mes épaules je n'aurais pas pu supporter, en mon âme et conscience, de rester avec l'unité. A dire vrai, je commençais même à me demander si je ne devais pas m'opposer à cette dernière. Sauf que si je comprenais que l'unité devait faire disparaître ses dirigeants, si possible pour avoir droit à de nouvelles têtes reprenant les principes de base de l'unité : servir, protéger contre les espèces surnaturelles... Eh bien, je ne pensais pas que cela soit encore possible. De plus, je n'étais pas certain de réussir à m'opposer à mes anciens collègues. Parce que, pour un véritable coupable éliminé, il y aura des dizaines de soldats tués qui ne connaissaient pas ou n'approuvaient pas le véritable visage de ses dirigeants.

Avoir ses pensées ne m'était d'aucune utilité pour le moment, pas tant que je n'aurais pas récupéré mon frère alors il était temps que je me déplace. Je jetais un dernier coup d'œil vers mon appartement avant de le refermer et de disparaître dans la nuit. J'avais piraté la fréquence radio des hommes de mon ancienne unité et je les avais écouté discuté d'un raid sur la forêt. Or, je pensais connaître l'une des habitantes de cette dernière et je ne pouvais décidément pas laisser les choses se faire ainsi. Alors il fallait que je me déplace, au moins pour m'assurer de la sécurité de Kahlan Fisher. Ou pour la prévenir du danger qui allait peser sur elle.

Il ne me fallut qu'une trentaine de minutes pour rejoindre la forêt, évitant au maximum les odeurs des humains et je pus remarquer que les hommes de l'unité étaient déjà bien engouffrés dans la forêt. Voilà qui allait me compliquer la tâche. Il me fallut dix minutes de plus pour capter la trace de Kahlan que je remontais, sentant en même temps l'odeur du sang frais. Faites que je n'arrive pas trop tard...

Finalement, Kahlan fut à portée de vue et elle avait avec elle un drôle de compagnon : un loup. Ce détail prit mon attention pendant plusieurs secondes avant que je ne me concentre sur le sang qui la recouvrait et qui devait surement venir des deux hommes sous elle. Je ne reconnaissais pas leurs visages mais cela ne m'empêcha pas de les enregistrer dans ma mémoire. Encore des visages que je reverrais chaque nuit pendant un long moment quand je fermerais les yeux.

« Pas réellement, ma dame Fisher. En réalité... Je te cherchais. »

Je n'ai pas le temps de plus expliciter mes mots que j'entends des paroles échangées dans le talkie-walkie. Des paroles qui n'annonçaient rien de bon. Un balayage de la zone Est avec la découverte de deux strigoïs et un moroï... Disons que ce n'était pas bon. Surtout quand ils suggéraient qu'ils avaient correctement miné le terrain. La forêt allait devenir dangereuse prochainement, très dangereuse. Kahlan attira mon attention quand elle reprit la parole pour me dire de partir, parce qu'apparemment je la ralentirais. Je ne pus empêcher mes deux sourcils de se hausser. J'avais l'impression d'être redevenu un junior quand elle me parlait ainsi. Cela faisait bien des années qu'on ne m'avait pas dit que je gênais. Certes, j'étais plus un sniper qu'un homme de terrain mais cela ne m'empêchait pas de faire un boulot plutôt correct sur le terrain. Ses mots auraient pu vexer un autre homme dis donc. Bien qu'elle ne me laissa pas vraiment le temps de parler, partant en me disant de veiller sur le loup. La suivre ou ne pas la suivre ? Je baissais les yeux sur le loup sauvage qui n'avait pourtant pas l'air agressif.

« Qu'en penses-tu toi ? Je devrais la suivre ou lui laisser le temps de revenir ? »

Je fus observé par les yeux intelligents du loup mais aucune indication ne fût prononcée. Rien de bien étonnant si vous voulez mon avis. Je secouais la tête et m'apprêtais à m'installer quand je me figeais. Un hurlement de loup provenant au loin, vers la direction qu'avait emprunté Kahlan. Et le loup avec lequel elle m'avait laissé qui répondait au hurlement avant de planter ses yeux dans les miens.

« Je ne m'y connais pas beaucoup en langage animal mais on dirait que c'est une invitation à partir à la chasse, n'est-ce pas ? » Je poussais un bref soupir et déposais ma main sur la gueule du loup en toute confiance pour prononcer les mots suivants : « Vas rejoindre ta meute et cachez-vous, la nuit n'est pas sûre pour vous ce soir. Je vais la retrouver. »

J'attendis que le loup fasse demi-tour puis je me dirigeais en courant vers la piste laissée par la strigoï. Je tombais en chemin sur un loup qui m'observa passer, surement celui qui avait sonné l'alerte, avant de faire demi-tour pour rejoindre sa meute. Je continuais mon chemin pour tomber sur une scène assez tendue où je connais les hommes qui menaçaient Kahlan. Ou plutôt, je connaissais celui qui la menaçait et j'avais déjà entraperçu celui qu'elle retenait. J'entendis le décompte et cela me força à agir. J'allais vers la cible la plus menaçante pour attraper son arme que je broyais entre mes doigts, la rejetant au loin. Puis je restais derrière l'homme, attrapant sa nuque dans une prise serrée et asphyxiante. En quelques secondes, pas plus de deux minutes, il fut à terre, respirant toujours mais hors d'état de nuire et je pus relever le regard vers Kahlan qui n'avait toujours pas lâché sa proie : un de mes anciens collègues. Je levais mes deux mains en un signe de paix, m'approchant doucement. Puis je parlais, à la fois d'un prédateur à un autre, mais surtout d'un homme à un femme.

« Pourrais-tu juste l'assommer ? Ou le relâcher pour que je puisse enfin te sortir de là ? Il y aura assez de morts comme cela ce soir sans que nous ne tuons ceux que l'on peut épargner... »

Parce que tu as déjà tué deux hommes. Et parce que je me doute que ceux qui s'approcheront armés finiront morts. Mais celui que tu tiens est déjà désarmé et en position de faiblesse. Tu peux l'épargner si tu le veux. Et cela fera du sang en moins sur nos deux mains...

Code by Kah!an

16/05/2017

This is hunt

Peter & Kahlan

Peter me cherchait ? J’ignore pourquoi il s’est donné autant de peine, mais ce n’est pas le moment idéal pour avoir l’une de nos conversations. J’ai des hommes à traquer, des animaux à protéger et des vies à arracher. Chercheras-tu à m’en dissuader, strigoï ? Je ne lui laisse pas réellement l’occasion de s’exprimer, le temps ne joue pas en ma faveur ce soir alors j’abandonne Peter avec le loup en lui suggérant de rester là pour ne pas me gêner. Je ne prétends pas qu’il ne fait pas le poids face à nos adversaires, je n’ai simplement pas envie qu’il me déconcentre dans cette bataille. Le loup reste à ses côtés et je me dirige déjà vers mes nouvelles proies.

Combien y-a-t-il de chasseurs ce soir ? Combien y en aura-t-il demain ? A mesure que le temps passe, la forêt n’est plus un endroit sûr pour moi, mais elle ne l’est plus pour mes compagnons également car ces hommes ne se contentent pas de la chasse aux strigoïs, ils tirent sur tout ce qu’ils trouvent. Assassins. Qu’importe si j’y laisse la vie ce soir tant que j’aurais fait suffisamment de dégâts dans leur camp. Sauf que la suite ne se déroule pas comme je l’avais imaginé. Un piège… Je me suis faite avoir par l’un de ces pièges des hommes. Mon corps est soulevé par un filet en argent qui me brûle la peau et m’aide en même temps à garder les idées claires. J’agis rapidement, attrape par la gorge l’un d’eux pendant qu’un loup lâche un hurlement à proximité. Les soldats ont peur, mais cela n’empêche pas celui encore armé de me menacer. Soit je relâche son ami, soit il tire. Grand bien lui fasse, ses balles ne m’effraient pas.

Le compte à rebours arrive à son terme et aucune balle n’est tirée. Difficile de tellement bouger dans ma position et je n’ai pas l’intention de lâcher ma cible pour avoir une meilleure vue. L’homme continue de gigoter sous ma prise et je m’apprête à le tuer pour savoir ce qu’il se passe dans mon dos. C’est là que Peter apparaît dans mon champ de vision, les mains en l’air, réclamant que je ne tue pas cet homme. Mon regard se pose sur le strigoï puis sur l’humain avant de revenir à nouveau vers Peter. Depuis quand est-ce que j’hésite ? Tue-le Kahlan, c’est ce que tu dois faire et tu le sais. « Ceux que l’on peut épargner feront du mal à nouveau. » Et de cela j’en suis sûre. On ne change pas la nature d’une personne, pourtant… Après quelques secondes d’hésitation je finis par assommer cet homme avant de le relâcher dans un grognement de mécontentement. Je vais regretter ce choix, je le sais et pourtant je l’ai écouté. Peter est néfaste pour moi. « Tu n’auras peut-être pas sa vie sur la conscience, mais tu auras celles de toutes ces futures victimes. » Sauras-tu vivre avec cela, Peter ? Car toi et moi savons que ce chasseur ne s’arrêtera pas là.

Peter finit par me libérer de ce piège et si les formalités veulent que je le remercie, ce n’est pourtant pas ce qu’il se passe lorsque je me relève. Les brûlures sur ma peau commencent peu à peu à se refermer et mon regard se relève dans le sien. « Tu dis être venu pour moi et pourtant ce sont eux que tu sauves. » Même s’il m’a aidé aussi, cela ne retire pas le ton de reproches dans ma voix. J’ai toujours autant de mal à te cerner, strigoï, et ton comportement ne m’aide pas à savoir ce que tu veux vraiment. Ne te l’ai-je pas déjà dit ? Tu ne peux pas sauver tout le monde, encore moins si le monde ne veut pas être sauvé. « Je ne pourrais pas tous les épargner. Ils ont pris d’assaut la forêt et je ne les laisserais détruire toutes les vies qui se réfugient ici. » Je ne parle pas de ma vie, je me moque bien de ce qu’il pourrait m’arriver. Je te parle de tous ces animaux qui n’ont pas d’autre endroit où aller, ces animaux qui meurent de balles perdues ou de tirs volontairement criminels. La forêt n’est plus un endroit sûr pour eux, mais je ferais en sorte de combattre à leurs côtés jusqu’à ce que l’homme ait compris qu’il n’est pas à sa place ici. « La vie des animaux a bien plus de valeur que celle des hommes à mes yeux. » Alors ne me demande pas de les épargner. Tu es le seul que j’accepte de laisser vivre mais ne pousse pas ta chance trop loin.

acidbrain