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 Pain before the happiness

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Lucas Cooper
Lucas Cooper
Le roi des ombres
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MessageSujet: Pain before the happiness   Pain before the happiness EmptySam 14 Juil - 16:40


Pain before the happiness
Amaëlle & Lucas

Le réveil se veut quelque peu difficile, vu la quantité de leur produit utilisé sur nous, le contraire m’aurait étonné. Lorsque je rouvre les yeux, ma vision est trouble avant de se stabiliser au bout de quelques secondes. Evidemment nous ne sommes plus à Phoenix mais dans leur nouveau centre. Toujours un désert ? Ou cette fois-ci ont-ils opté pour un autre type de territoire ? J’imagine que nous le serons bien assez tôt. Mon regard trouve rapidement Amaëlle, encore endormie, avant de me mettre à analyser la situation. Des chaînes d’argent nous maintiennent pieds et poings à un lit d’opération, une vitre transparente me sépare Amaëlle, comme si nous étions dans deux pièces différentes, mais je peux parfaitement la voix et entendre les hommes qui travaillent autour d’elle. Et pour couronner le tout, des aiguilles sont enfoncées dans nos avant-bras pour nous injecter de l’argent en continue. Je regarde le plafond, m’efforçant à rester concentré sur le plan, il faut que le reste me revienne.

- Lucas Cooper, vous voilà de retour parmi nous.

La porte se referme derrière un homme qui vient d’entrer. Tiens, un nouveau visage. Combien de temps s’est écoulé depuis Phoenix ? Espérons le plus d’heures possibles, ce sera ainsi moins long à tenir entre leurs mains. Je suis l’homme du regard qui traverse la pièce pour se rapprocher de moi et vérifier que tout est en ordre au niveau des liens et de la seringue.

- Puisque mademoiselle Cheverston n’est pas encore réveillée, nous allons commencer par vous.

Cet homme a quelque chose d’étrange, une odeur presque alléchante… Moroï. Ce n’est pas surprenant que certains travaillent au compte de l’unité, disons juste que c’est moins... pratique pour nous. Il augmente la dose d’argent qui coule dans mes veines avant de se placer en face de moi et je comprends bien vite quels sont ses pouvoirs.

- Vous et moi allons devenir très proche monsieur Cooper, nous allons partager des pensées intimes. Peut-être que lorsque vous en aurez marre de me voir partager vos pensées, vous vous sentirez plus disposé à me faire part de ce que nous recherchons.

Le code, évidemment. Je le regarde sans broncher, songeant à tout ce que je ferais subir à ce moroï une fois ces sangles arrachées et je lui ferais mal. Très mal. La seule chose positive à noter pour l’instant est qu’ils laissent Amaëlle tranquille, je n’ai plus qu’à espérer qu’elle reste inconsciente le plus longtemps possible, à ce qu’elle fasse même semblant de dormir s’il le faut, même s’ils finiront bien par la réveiller d’eux-même à un moment ou un autre. En attendant je m’apprête à faire face à la seule chose que je déteste le plus avec les moroïs : la violation de l’esprit.

Sa main se pose contre mon front et je me sens partir ailleurs, comme tomber dans des abysses. Me voilà alors piégé dans cette pièce sombre que je reconnais bien, les sous-sols de l’hôpital psychiatrique. J’entends gémir à mes côtés et vois Daniel attaché de la même façon que moi. Il semble amusé mais je le connais, il veut seulement garder la tête haute alors qu’il va détester ce qui nous attend entre les mains de ces soit disant médecins. Mais la provocation et le mépris ont toujours été nos meilleures armes dans cet endroit. Je reste serein de mon côté, concentré sur Lucie à qui chantonne cette comptine, et je l’accompagne dans cette mélodie.

- Au clair de la lune, mon ami Bourreau
Tu es amertume, car pas un seul mot
Ma voix ne t’apporte, pour répondre à tes vœux
Ton âme sera morte, avant mes aveux.


- Bonsoir, Lucie.


Il apparaît alors dans la pièce, cet homme de l’unité, me rappelant que nous ne sommes pas réellement ici. Lucie et moi tournons la tête vers lui et c’est elle qu’il fixe. Lucie. Comme s’il connaissait son emplacement. Comme s’il la voyait. Impossible, personne ne voit Lucie à part moi. Depuis cette pièce où mon corps repose, mes poings se resserrent et une veine de contrariété est visible sur mon visage. Hors de question qu’on me la reprenne encore. Sauf que l’instant suivant, ce n’est plus Daniel mais Lucie qui se retrouve piégée à mes côtés, sur le point de se faire torturer.

- Je suis désolé Lucie...

Il semblerait que toi aussi, tu auras vingt-quatre heures à tenir tout compte fait.


acidbrain


Dernière édition par Lucas Cooper le Dim 15 Juil - 14:39, édité 1 fois
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Amaëlle L. Cheverston
Amaëlle L. Cheverston
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MessageSujet: Re: Pain before the happiness   Pain before the happiness EmptyDim 15 Juil - 13:42


Pain before the happiness
Amaëlle & Lucas

Le réveil est étrange, douloureux mais sans l'être, brusque mais doux en même temps. Je sens la confusion qui entoure mon esprit et qui disparaît petit à petit. Je garde les yeux fermés et une respiration régulière pendant que je me rends compte de ce qui m'entoure. On dirait que les leçons de ma vie de dhampir vont me servir aujourd'hui. J'analyse mon environnement. J'entends la chamade de plusieurs coeurs, lents, calmes. Ils ne sont pas sur leurs gardes, ils se sentent en confiance. Et ensuite je sens cette brûlure qui traverse mon corps, qui part de mon avant bras pour se propager dans le reste de mon corps. Et quand j'entrouvre avec prudence les yeux, j'en comprends la raison. Une perfusion d'argents, accompagnées de jolies chaînes. Maintenant que j'y prête attention, je peux également remarquer qu'ils m'ont enlevés mes vêtements et mes armes, me gardant en sous-vêtements, espérant peut-être me déstabiliser. Ca ne sera pas suffisant. Par contre, j'avoue que le contact de cette table de métal, qui a l'air d'être recouverte d'argent, est très désagréable.

Je sens ma respiration avoir un raté quand j'entends un peu plus loin une voix qui s'adresse à Lucas. C'est vrai, maintenant tout me revient. On est enfermé par l'unité. Et Lucas est lui aussi réveillé mais contrairement à moi, ils s'en sont rendus compte. Non... Je ne sais pas combien de temps est passé mais je sais que ce n'est pas assez, mon corps lasse me le fait sentir, le soleil est toujours présent et nous menace, nous bloque dans cet endroit. Et l'homme parle toujours, espérant faire craquer Lucas, sauf que je sais qu'il en faudra plus que cela pour le faire craquer. Alors même si je ressens une pointe de culpabilité, j'en profite pour scanner un peu plus notre environnement, malgré le bourdonnement dans mes oreilles.

Des gardes surement, devant la porte. L'odeur de plusieurs espèces, peut-être ne sont-ils pas tous des ennemis... Il doit surement y avoir d'autres prisonniers, des personnes qui pourraient nous aider à semer la pagaille pendant que le plan de Lucas se met en marche. Quand j'entrouvre de nouveau prudemment les yeux, je vois des moniteurs, des électrodes branchés sur ma poitrine, des caméras pointés sur nous, des ordinateurs et bien d'autres instruments de tortures.

Quelques mots. Ce sont quelques mots qui changent tous les plans qui auraient pu être prévus, si j'ai bien compris, le moroï est entré dans la tête de Lucas. Cela n'aurait pas suffit à me faire réagir, malgré notre précédente mésaventure avec la moroï au pouvoir de l'esprit s'il n'y avait pas eu les mots qu'il a prononcé ensuite. Ce "Je suis désolé Lucie"... Il ne pourra pas survivre, pas si on touche à Lucie, pas si on la détruit. Ca serait pire que tout. Et je ne pouvais pas rester sans rien faire alors que j'avais le moyen d'agir. Désolé Lucas... Prenant une respiration profonde, je me concentrais pour être prête à endurer les prochaines heures. Le plan avait changé.

« Elle se réveille ! »


Evidemment, mon activité cardiaque m'avait trahi, même si c'était plus ou moins volontaire. Je sentais l'excitation monté dans la salle, mais aucune trace de peur. Il était temps de changer cela. Ce n'est pas parce que vous nous aviez enchaînés que nous étions impuissants. Brusquement, j'ouvris les yeux, faisant sursauter l'humain qui avait penché son visage sur le mien. Je laissais un sourire séducteur joué sur mes lèvres, commençant, malgré l'argent, à mobiliser mon pouvoir d'hypnose quand l'humain fût brusquement tiré en arrière par une femme, fine mais dont l'odeur trahissait le sang qu'elle avait déjà versée et sa noirceur. Moroï... J'allais peut-être faire une autre exception ce soir...

« Vous n'êtes pas autorisés à ce genre de choses, Amaëlle Cheverston. Ou plutôt sujet 149. Cette fois vous allez payer pour vos crimes. »


La moroï m'attrapa la mâchoire et je sentis ensuite l'attrait de son pouvoir. L'eau... Elle tirait toute l'eau présente dans mon corps par mon visage. Je sentais mon rythme cardiaque s'accélérait, mes pensées également mais je me forçais à ne pas réagir plus que cela. Il était hors de question que je lui laisse l'avantage.

« Je ne respecte jamais les interdits, c'est d'un ennui. »

Difficilement je pris la parole, la regardant avec défi. Elle me fit un sourire froid avant de me lâcher et je pus enfin reprendre ma respiration. J'avais l'impression d'être encore plus faible qu'après un jeun d'une semaine alors qu'elle venait à peine de commencer. Voilà qui prévoyait bien de l'amusement pour plus tard. Et oui c'était ironique. Elle prit de nouveau la parole, mais cette fois, pas vers moi.

« J'attends vos instructions monsieur, le sujet 149 est prête. »


Je tournais la tête pour la première fois et croiser enfin le regard de Lucas, y puisant ma force. Je voyais sa tension, j'imaginais les idées qui venaient dans sa tête et j'en étais désolée mais... Je préférais mourir que de le voir partir à la dérive. Et ce soir, je sentais que j'allais m'approcher de la mort et de la folie plus que jamais. Prêt à tenter l'aventure, mon ange noir ?

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Lucas Cooper
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MessageSujet: Re: Pain before the happiness   Pain before the happiness EmptyLun 20 Mai - 0:10


Pain before the happiness
Amaëlle & Lucas

Il y a certains plans qui sont plus complexes que d’autres à mettre en place, certains plans qui réclament des sacrifices afin de pouvoir être menés à bien. Plus l’ennemi est difficile à atteindre, plus le prix à payer est élevé pour gagner, c’est un juste échange. Il y a probablement tout un tas de choses dont je devrais me faire pardonner une fois que nous en aurons terminé avec cette histoire, mais pour l’heure nous sommes en plein milieu d’une guerre et aux yeux de nos ennemis nous sommes en train de la perdre. Tant mieux, plus l’illusion semble réelle, pire sera la chute. Mais actuellement c’est moi qui dois faire face à l’illusion de ce moroï qui a la ferme intention de s’en prendre à Lucie. Allongée à mes côtés à la place de Daniel, je la vois me regarder avec ces yeux d’enfant apeurés. Jamais personne n’avait vu Lucie à part moi, jamais personne n’a pu s’en prendre à elle.

« Lucas, je veux sortir de là… »

Lucie semble vulnérable et j’ai horreur de cela, malheureusement je ne peux rien faire pour l’instant. Alors je détourne le regard de Lucie pour me concentrer sur celui de ce moroï, préférant lui tenir tête, préférant le regarder lui plutôt que de la regarder elle.

« Lucie est bien plus forte que vous ne le pensez. Vous oubliez probablement un détail : elle est moi et je suis elle. »

Je laisse le moroï réfléchir à ce détail qui pourrait bien lui donner mal à la tête. En attendant il y a une voix qui attire mon attention et m’arrache à cette vision. Amaëlle… C’est vers elle que je tourne mon regard alors qu’elle fait face à ses propres bourreaux. Elle tourne son regard vers moi et nous n’avons pas besoin de communiquer pour se comprendre. Nous sommes prêts à tenir bon, peu importe ce qu’il se passera, nous survivrons à cette soirée. Il y a cette femme qui dit être prête à recevoir ses instructions puis la voix du moroï qui attire mon attention sans que je ne le regarde pour autant.

« Peut-être qu’assister aux tortures des deux personnes dont vous êtes le plus proche finira par vous faire craquer. Nous ne pouvons pas tuer Lucie, mais il serait aisé d’en finir avec la vie de mademoiselle Cheverston. »

Je ne rétorque rien pour l’instant, je n’ai jamais aimé les paroles en l’air et je n’ai pas l’intention d’entrer dans le jeu du pion de l’unité. Amaëlle survivra, elle le doit, il ne peut en être autrement. Je détourne finalement mon regard de celui d’Amaëlle pour observer ce moroï sans la moindre crainte. Voyons voir lequel de nous sera le plus déstabilisé à la fin de ce jeu, je mise sur lui.

« Quand vous voulez faire des menaces, veillez au moins à ce qu’elles soient réalistes. Nous savons tous les deux que si Amaëlle meurt, vos chances d’obtenir le code sont nulles. »

Règle numéro une : humilier l’adversaire en lui faisant remarquer que vous êtes plus intelligent que lui. Le moroï reste stoïque une seconde et je suis presque sûr qu’un éclair de colère a dû traverser son regard avant qu’il ne se reprenne. Il sait que j’ai raison, il sait aussi que rien ne les empêche à torturer Amaëlle au point qu’elle réclame elle-même la mort, mais quoi qu’il arrive Amaëlle ne perdra pas la vie et c’est un point qui se doit d’être souligné. En réalité je ne peux même pas être sûr que ce qu’il se passe dans cette pièce est bien réel, peut-être que je me trouve encore dans l’illusion de ce moroï et que tout ce qu’il me montrera au sujet d’Amaëlle sera faux. Peut-être pas. Il y a alors le corps enchaîné de Lucie qui apparaît dans la même pièce que nous.

« Reprenons là où nous en étions. »

Si le moroï ne bouge pas de sa place dans la réalité, dans ma vision les choses sont bien différentes. C’est un tournevis électrique que cet homme attrape avant de se glisser dans le dos de Lucie, l’attrapant d’une poigne sèche par les cheveux pour tirer son visage en arrière.

« Lucas… Raconte-moi une histoire. »

Je regarde Lucie droit dans les yeux tandis que le moroï rapproche l’appareil de torture de la tempe de Lucie en me fixant.

« Vous pouvez tout arrêter Lucas, il vous suffit de nous donner le code. »

Je ne dis rien alors qu’il met en marche la machine et je sens bien que Lucie a peur, mais Lucie est aussi vaillante et attend que je lui conte son histoire. Lucie a besoin de moi pour affronter cette épreuve. Alors j’ignore le bruit strident de l’appareil qui tourne et me concentre sur Lucie et uniquement Lucie.

« C’est l’histoire de deux frères qui se sont trouvés dans l’endroit le plus lugubre qui soit. Tout le monde se demandait lequel des deux était le plus fou, le plus stratégique, le plus fourbe. En réalité les deux se valaient. »

Les traits du moroï se tirent devant mon manque de coopération et il se décide à appliquer ses menaces en enfonçant le bout tournant de l’appareil dans la tempe de Lucie qui serre d’abord les dents, mais aussi résistante qu’elle est, la douleur reste tout de même trop forte pour cette enfant qui finit par hurler. Et je continue de soutenir son regard, serrant les poings alors que je reprends la suite de mon histoire. Concentre-toi sur ma voix Lucie, uniquement ma voix.

« Ils survivaient dans cet endroit grâce à leurs jeux malsains de plus en plus dangereux. Les deux frères se détestaient autant qu’ils s’appréciaient et personne ne comprenait vraiment ce lien étrange. Et les frères s’étaient faits une promesse, ils devaient mourir de la main de l’autre, parce qu’ils estimaient que personne d’autre ne serait digne de les faire tomber. »

Et pendant que le moroï continue de la torturer, je continue de lui raconter l’histoire de ces deux frères, l’histoire de Daniel et moi.


acidbrain


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Amaëlle L. Cheverston
Amaëlle L. Cheverston
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MessageSujet: Re: Pain before the happiness   Pain before the happiness EmptyJeu 23 Mai - 11:35


Pain before the happiness
Amaëlle & Lucas

Il s'en sera passé des choses ces dernières semaines, n'est-ce pas mon ange noir ? Je déteste l'idée que je t'ai enfin retrouvé pour qu'on finisse finalement dans cet endroit. Je sais que nous avons juste à tenir jusqu'au début de la nuit, malheureusement, je ne sais pas dans quel état ils vont nous laisser. Je sens l'odeur de tellement d'espèces différentes... Et je suppose donc de tellement de moyens de pressions différents. Malgré tout, ils ont l'air d'avoir oublié quelque chose. Toi, comme moi, nous ne sommes pas le genre de prisonniers à être bien coopératifs, ni même à rester enfermés bien sagement. A dire vrai, de ce que je ressens et de ce que j'observe, la sécurité autour de nous n'est pas tant poussée que cela. Je ne sais pas si je dois m'en réjouir ou m'en inquiéter.

Je t'entends parler de Lucie, Lucas, et cela bouleverse certainement le premier plan que j'avais choisi, celui qui me permettait d'attraper l'esprit le plus faible de la pièce pour le mettre sous mon contrôle malgré l'argent dans mon corps. Un plan qui devait certainement te convenir. A la place, je choisis de faire quelque chose de dangereux mais après tout j'ai confiance en nos capacités pour survivre à cette histoire. Alors à la place, j'attrape le regard d'un humain et je commence à le mettre sous mon contrôle. Je me fais interrompre par une Moroï qui décide de lancer les hostilités, je déteste définitivement le pouvoir de l'eau, ça me rappelle bien trop Ethaniel. Malgré tout, je ne craquerais pas, pas quand Lucas est dans la pièce juste à côté.

Je croise ton regard mon ange noir et toi comme nous, nous savons que nous ne pouvons rien faire d'autres que d'attendre. Heureusement, cela ne devrait pas durer trop longtemps. Je ne sais pas combien de temps nous avons été inconscient, mais je sens l'odeur de nos gardes et certains d'entre eux sont de ceux qui nous ont attaqué. Or, s'ils sont là c'est qu'ils ont pu se faire soigner avant de remplacer l'équipe de garde précédente. On peut donc supposer que plusieurs heures sont déjà passés.

Lucas parle au moroï qui semble le chef en disant que je serais apparemment intouchable, tout du moins en ce qui concerne la mort. On dirait que le moroï est d'accord vu qu'il ne réfute rien, bien qu'il ne semble pas en être très heureux. Je continue à garder ma tête tournée vers eux pour les observer et je vois le moment où Lucas repart dans sa tête, où ce moroï reprend le contrôle. La haine continue à monter en moi, de plus en plus forte à mesure que la vigilance revient en moi. J'ai déjà perdu une fois Lucas à cause d'un moroï au pouvoir de l'Esprit, je ne le perdrais pas de nouveau.

« Alors, sujet 149, prête à observer ton amant souffrir au point de désirer la mort ? Prête à désirer également mourir ? »


Je tourne la tête vers la moroï dans ma cellule, l'air plus qu'ennuyée. Plus tu parles, moins tu me sembles crédible petite fille. Je l'observe attentivement, la voyant frémir sous mes yeux rouges. Hum, tu me donnes une idée, une bien vilaine idée pour faire de la pagaille. Surtout que je viens de tester mes liens et je pense pouvoir tirer un peu dessus. Après tout, retenir une ancienne dhampir devenue strigoï, même si sa force est bloquée par l'argent, c'est presque mission impossible.

« Qui te dis que tu seras capable de me faire souffrir ? Tu n'es définitivement pas de taille. Est-ce que même tu as arrêté les biberons y a longtemps ? »


Je hausse un sourcil narquois et je la vois s'approcher. Mais surtout j'entends le récit de Lucas, même s'il le prononce d'une voix presque inaudible. Et je me doute que cette histoire n'a pas d'autres buts que d'empêcher la souffrance. De lui ou de Lucie ? Je ne sais pas, mais l'un ou l'autre est intolérable. Je détache finalement la boucle entourant mon bras quand la Moroï est proche de moi et avec rapidité, j'entoure son bras autour de sa nuque avant de l'attirer à ma bouche. Je ne bois jamais, je dis bien jamais le sang d'un moroï. Mes deux seules exceptions ont été Ethaniel et ma chère Willow. On dirait que tu viens de t'y rajouter, tant mieux pour toi. Mais plutôt que de vraiment boire son sang, j'en profite surtout pour trancher sa carotide, je décroche ensuite de sa nuque pour perforer la veine de mon poignet, lui faisant boire mon sang avant de la repousser contre le sol.

« Maintenant pétasse t'as une chance sur deux de crever, une autre chance de devenir ce que tu détestes. »


Ne crois pas que j'ai manqué ton regard quand le mien t'es apparu, tu détestes les yeux rouges. On va dire que peu importe si tu te transformes ou pas, ce qui reste quand même difficilement possible avec tout l'argent dans mon corps, tu vas finir dans une situation bien pire que la mienne. J'entends les gardes s'agiter derrière la porte mais surtout, je n'entends plus le récit de Lucas, c'est donc que la distraction a plutôt bien marché. La porte s'ouvre mais je plante mon regard dans celui du moroï dans la salle de Lucas, celui qui dirige tout. Même quand je me prends des coups de matraques électriques dans toutes les parties découvertes de mon corps (ce qui représentent presque tout mon corps vu que ses connards m'ont laissés en sous-vêtements) je ne fais que serrer les dents et continuer à le regarder. Je sens ma vue se troubler quand ils m'amènent presque à l'inconscience avant de me laisser mais je ne le lâche pas. Tu penses pouvoir nous pousser l'un ou l'autre à désirer la mort ? C'est parce que tu ne nous connais pas. Que ce soit Lucas ou moi, nous avons vécu des choses bien pires que ce petit emprisonnement à durée limitée. Nous survivrons à cette soirée sans mal, toi par contre... Cette soirée en deviendrait presque amusante, n'est-ce pas mon ange noir ?

« On dirait que vous perdez le contrôle à une grande vitesse, petit moroï. Combien de temps avant que toute ton équipe tombe ? A mon avis, beaucoup moins longtemps que le temps qu'il te faudrait pour obtenir ce que tu veux. Tu as déjà perdu, moroï. »


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Lucas Cooper
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MessageSujet: Re: Pain before the happiness   Pain before the happiness EmptyJeu 30 Mai - 16:55


Pain before the happiness
Amaëlle & Lucas

Raconter cette histoire à Lucie précisément, c’est nous rappeler à quel point les chances sont infimes que nous perdions la vie ici. Cette promesse faite entre Daniel et moi est là pour l’aider à tenir le coup, parce que comme je l’ai évoqué, aucune de ces personnes nous entourant n’est digne de faire tomber l’autre, seul Daniel en serait capable, à moins que ce ne soit moi qui le fasse tomber en premier. Pour l’heure ce n’est absolument pas la mort de ce frère que je désire mais de ce moroï, de tous ces hommes et femmes autour de nous, brutalisant Amaëlle, fouinant dans mon esprit. L’unité 101 a déjà été détruite une fois, nous pouvons les détruire une deuxième fois, une troisième fois, autant de fois qu’il le faudra pour qu’il ne leur reste plus la moindre base. Il y a des hurlements qui se font entendre juste à côté et le moroï relâche sa pression sur mon esprit. Lucie ne se fait plus torturer parce que cet homme est en train de donner des ordres pour canaliser Amaëlle et c’est comme si une part de moi savait que les choses se dérouleraient exactement de cette façon, qu’Amaëlle ne saurait pas se tenir mais serait également celle qui me permettrait d’avancer dans mon plan sans que l’ennemi ne remarque rien. Alors tandis que l’attention de ce moroï est attirée ailleurs, mon regard se pose dans celui de Lucie qui semble ailleurs, presqu’éteinte.

« C’est le moment de sortir de ta transe boucle d’or, nous n’avons pas fini d’écrire l’histoire et j’ai besoin que tu me rappelles une partie du passé. »

Me voyant réagir, le moroï m’inflige un mal de tête atroce qui me fait plisser les yeux avant de se concentrer à nouveau sur le cas d’Amaëlle, mais je n’ai pas l’intention de m’arrêter si facilement. Nous avons connu pire, tellement pire… Alors il est temps de me rappeler le plan Lucie car tu es la clé de tout. J’entends les coups s’abattre sur le corps d’Amaëlle et je sers les poings, l’envie de meurtre est bien présente ce soir mais si je veux que nous ressortions vainqueur, je dois connaître le plan.

« Lucie… Aide-moi. »

Les mots sont prononcés d’un ton calme et solennel. Je vois Lucie se calmer, relever son regard vers moi et me renvoyer ces images, libérer certains de mes souvenirs. J’avais dû user de stratégie pour tromper la moroï que je suivais, on aurait pu croire que Lucie avait disparu définitivement mais elle a toujours été mon alliée la plus fidèle, toujours présente pour m’aider à mettre en place un nouveau plan. Et elle a été mon meilleur atout, mon propre secret. Comme je l’ai toujours dit Lucie est une part de moi, cette fois elle est devenue une part de ma mémoire. Mes yeux se retournent dans leurs orbites et deviennent blancs alors que Lucie me renvoie ces images. Je sais que j’ai à nouveau attiré l’attention du moroï, je sais qu’il peut voir ce que je vois et entendre ce que j’entends, alors Lucie choisit des mots clés, des images précises qui m’aideront à me souvenir tout en restant un mystère pour ceux qui s’infiltreraient dans mon esprit.

Je vois une liste de chiffres dont trois numéros sont inscrits en rouge : 0 - 3 - 9. 309. Il y a une voix masculine que j’entends et reconnais, un rire qui me ramène instantanément à un visage. J’ai un infiltré. Il y a la date d’aujourd’hui encadrée sur un calendrier et les initiales d’un produit que j’ai moi-même fabriqué. Les images et les sons sont rapides mais se répètent une deuxième fois, Lucie tient à s’assurer que je ne manque aucun élément. Puis tout s’arrête et je relève mon regard dans celui du moroï qui semble complètement largué. Un large sourire vient étirer mes lippes, suivit d’un rire qui semble être le mélange de désespoir, de folie et de sadisme. Jamais je n’ai ris de cette façon.

« Merci Lucie, comme toujours tu as été parfaite. »

Le moroï semble s’énerver. Serait-ce une pointe de panique que je retrouve dans son regard ? Entre le comportement d’Amaëlle suivit du mien, il semble perdre peu à peu le contrôle de la situation, comme s’il savait que les choses ne tourneraient pas de la bonne façon pour lui. Peut-être n’est-il pas si stupide qu’il en a l’air. Pourtant ce sont des décisions stupides qu’il décide de prendre.

« Parfait, vous voulez jouer ? On passe à la phase 2. Vous savez quoi faire d’eux. »

C’est à ses hommes qu’il adresse ces derniers mots et un rideau tombe le long de la vitre, m’empêchant de voir ce qu’il se déroule dans la pièce d’à côté. Je relève la tête et aperçois une sorte d’infirmier entrer dans la pièce et approcher, seringue en main.

« Il est temps de vous rappeler que nous ne sommes pas sur votre terrain ici. Peut-être qu’après ça vous serez plus coopératif. »

Je sers les dents lorsque je vois la seringue approcher de ma peau, et si je suis sur le point de lui arracher la veine à ses bras à pleine dents avant qu’il ne me pique, mais c’est sans compter sur cette première aiguille qui s’insère dans ma nuque pour stopper net chacun de mes mouvements tout en me maintenant conscient de ce qu’il se passe autour de moi, conscient des futures sensations. Puis arrive cette seconde seringue qui s’enfonce dans mon bras, injectant un poison qui agit au bout des premières secondes et tout mon corps se met à me torturer, m’infligeant de terribles supplices alors que je ne peux toujours pas bouger, seulement subir. Et je vois le visage de ce moroï se pencher au-dessus de moi avec un sourire malsain, je rêve du moment où je pourrais lui arracher la vie. Et mon regard se détourne du sien pour se poser sur la montre à son poignet. Tiens bon Amaëlle, bientôt ce serons nous les bourreaux.


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Amaëlle L. Cheverston
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MessageSujet: Re: Pain before the happiness   Pain before the happiness EmptyJeu 30 Mai - 21:58


Pain before the happiness
Amaëlle & Lucas

J'aurais aimé connaître le plan avant d'être enfermée, Lucas, même si je ne regrette pas d'avoir passé mes derniers instants à t'embrasser puis à tuer le plus possible de ces abrutis. Sauf que maintenant, je passe chaque moment à me demander quel sera le signe qui nous permettra de sortir de là. Vingt-quatre heures, c'est le temps à tenir. Mais depuis combien de temps tenons-nous déjà ? Plus de douze heures mais moins de vingt-quatre, ça j'en suis certaine. Par contre, il est difficile de mesurer le temps dans cet endroit. Et ce n'est pas cette abruti de moroï qui va m'aider. D'ailleurs, je l'élimine rapidement de l'équation. J'ai une tendance pathologique à détester les moroïs ayant une maîtrise sur l'eau. Et cette fille ne valait décidément pas la peine de passer plusieurs heures avec elle.

Finalement, je provoque ce moroï. Peut-être que j'aurais mieux fait de me taire, peut-être pas. Mais bon, on ne me refera pas. Et vu que Lucas n'a pas l'air de me reprendre ou de tenter de m'arrêter, je suppose que cela ne dérange pas son plan. De toute façon tu me connais mon ange noir, je suis incapable de respecter correctement un plan, ma plus grande force est mon talent pour l'effet de surprise. Mais également mes provocations. J'en profite pour te donner du temps. Le temps de quoi ? Je ne sais pas encore, mais je suis à peu près certaine que c'est important. Surtout que j'entends tes paroles, que je t'entends parler à Lucie. On dirait que nous suivons le plan. Et même si je commence à comprendre ta haine de l'électricité et des aiguilles, je ne changerais aucune de mes actions.

Je tourne une seconde mon regard vers Lucas quand je l'entends rire, un rire que je n'ai jamais entendu et je ne suis pas certaine d'apprécier d'ailleurs. Est-ce une bonne chose ce rire ou commences-tu à perdre l'esprit mon ange noir ? Espérons que ce soit plutôt le premier cas. D'ailleurs, je ne dis rien de plus et je ne vois pas grand chose de plus, l'argent et l'électricité affaiblissant mon corps. Je ne crois pas m'être sentie aussi faible depuis mon état d'humaine, à part peut être quand j'étais torturée dans la même cellule que Xhexania, ah le bon vieux temps. Au moins ces gens étaient créatifs et ne s'intéressaient pas uniquement à la technologie comme torture. Et notre sortie avait été flamboyante. Mais connaissant Lucas, celle-ci promet également de l'être.

Ce qui m'amuse beaucoup moins, c'est le fait que le moroï coupe le contact visuel entre Lucas et moi, par contre j'entends toujours ce qui se passe dans l'autre pièce. Parfois, l'imagination est le pire des défauts. Je ferme les yeux et je me concentre sur ce qui se passe dans l'autre salle. J'entends la respiration de Lucas, si je me concentre assez, je peux même entendre les battements des cœurs de la salle, reconnaissant celui de mon ange noir entre mille. Bientôt, il sera le seul à battre encore dans cette cage. Puis j'entends la porte s'ouvrir et j'ouvre les yeux pour tomber sur un spectacle que je n'aurais jamais pensé revoir. La première chose que je remarque, ce sont ses yeux d'argents, si beaux chez la plupart des gens, mais absolument immondes à mes yeux. Puis je remarque les différences, le sourire, la coupe, la taille. Et il continue à s'approcher jusqu'à être à côté de moi, jusqu'à effleurer ma joue de sa main blanche.

« Bonjour Amaëlle, tu permets que je t'appelle ainsi ? Je me présente, Ivan Ivashkov, je crois que toi et moi, nous avons des affaires de famille en suspens. »
« Je crois surtout que si tu ne t'approches pas de moi, tu auras une seule putain de chance de t'en sortir en vie, connard. »


Je vois le connard faire un sourire en coin et tout d'un coup, ses mains attrapent la chaîne de mon pendentif et tirent dessus pour m'étrangler. Sauf que je n'ai pas besoin de respirer, abruti. Je le regarde sans être impressionnée et je le vois sourire encore plus. Tout d'un coup mon corps s'arque autour de mes liens quand de l'électricité parcourt toute la table. Putain de merde. Je sens mon corps convulser pendant qu'une atroce douleur se répand dans mon corps, augmenté par les lambeaux de peau qui se détache de mon corps à cause du contact de l'argent de la table. Je m'entends pousser un bref cri de douleur avant que je sombre dans l'inconscience en entendant distraitement les derniers mots d'Ivan.

« Tu vas voir, mon oncle m'a tout appris et je pense qu'il est temps que je le venge. Combien de temps tiendras-tu, Amaëlle ? »


Le réveil est étrange mais je ne saurais pas décrire pourquoi. Quand j'ouvre les yeux, je me retrouve dans une cellule vide, tournant la tête pour voir que la salle à côté de moi est également vide. Lucas ? Où est-ce que tu es passé ? Est-ce qu'ils t'ont amené quelque part ? C'est pourtant étrange, j'ai eu l'impression de ne perdre connaissance que quelques secondes... Tout d'un coup la porte s'ouvre et je tourne la tête vers elle. Et cette fois, c'est tout mon corps qui se statufie. Ce n'est pas possible. Il est mort ! L'est-il vraiment ? Je t'ai tué ! Je suis certaine de t'avoir tué ! Tu devrais pourrir dans une fosse commune, à moins que ta famille ne t'ai retrouvé pour t'enterrer ailleurs. Mais tu devrais être qu'un tas d'os et de chair en putréfaction. Famille. Ivan. Pourquoi ce nom ? Qui est-il ?

« Bonjour Amaëlle, nous avons laissé des choses en suspens la dernière fois, ma jolie petite pute. »
« Ne t'approches pas, putain, recules de là. »

Ce surnom, c'est le putain de même. Celui qu'il a adopté après qu'il m'ait violé devant cette putain d'usine. Je ferme les yeux, récitant entre mes dents serrées une sombre chanson que j'avais utilisé en étripant Ethaniel Ivashkov. Sauf que je ne l'avais pas tué vu qu'il est devant moi. Alors qui est-ce que j'ai tué ce jour là ?


La douleur, le sang, la peur
Ne sont rien face au bonheur,
D'imaginer ton corps détruit,
Te trahir encore dans une douleur infinie.
Mais n'oublies pas,
La vengeance ne se termine pas,
Sans ta souffrance pour compenser la mienne,
Et le début de ma vie à la fin de la tienne.

Je recommençais la chanson en boucle, encore et encore, mais de moins en moins fort. Ca ne m'empêchait pas de sentir l'air se déplacer pendant qu'Ethaniel bougeait. Et ça, ça me prouvait plus qu'autre chose que c'était vrai. Ca ne pouvait pas être une hallucination. Pas si je le sentais bouger. Puis tout d'un coup, ce fût une main contre ma gorge, une autre contre entrejambe et la bouche de cette chose qui s'écrasait contre la mienne. Et malgré ma rigidité, un cri autant de rage que de peur sortit. Faites que cela s'arrête vite, je vous en prie, pas encore une fois.

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Lucas Cooper
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MessageSujet: Re: Pain before the happiness   Pain before the happiness EmptyVen 31 Mai - 0:19


Pain before the happiness
Amaëlle & Lucas

Ce plan mettra fin à l’existence de l’unité 101 pour de bon. J’essaie de m’en convaincre alors que les minutes défilent, alors que la vue sur ces seringues est en train de me rendre fou et que la douleur est détestable. Sans compter les souffrances d’Amaëlle dans la pièce d’à côté, je l’entends résister, je l’entends aussi lâcher prise. Concentre-toi sur le plan Lucas, il en vaut la peine… Non, ce plan est probablement le pire de toute mon existence, sûrement parce que je n’étais pas tout à fait moi-même lorsque je l’ai mis en place. Qu’est-ce qu’il m’a pris ? Nous avons déjà détruit l’unité 101 une fois, pourquoi est-ce que cette deuxième fois serait la bonne ? Les humains sont des vermines qui se reproduisent bien plus vite que les strigoïs, pourtant il ne nous faut pas neuf mois pour engendrer. La machine aurait été un bien meilleur plan pour en finir avec eux, j’aurais dû les éliminer de cette façon, même si elle ne plaisait pas à Amaëlle. Je ne suis pas certain que ce plan lui convienne davantage.

Les dernières minutes semblent s’écouler dans une terrible lenteur. Je sens mon corps commencer à retrouver peu à peu ses fonctions mais fais mine que leur premier produit continue d’agir, ce qui n’a rien de simple quand on sait qu’il y a plusieurs seringues enfoncées dans mon corps que je rêve d’arracher, ou encore que ce poison continue de couler dans mes veines et de me torturer, mais je ne dois pas bouger, je dois tenir le coup alors que ce moroï prend ces grands airs devant moi, ravi de ce qu’il nous inflige. Et après on veut faire croire au monde que les moroïs sont innocents… Le monde est stupide.

« Combien de temps comptez-vous nous résister Lucas ? Il suffit d’un code pour que tout s’arrête. Vous disiez qu’on ne peut pas éliminer la strigoï qui vous accompagne et vous avez raison, morte elle ne nous servirait à rien, vivante en revanche… »

Et le rideau se lève à nouveau. Je vois le visage de cet homme dont j’ai pu entendre le nom qu’il a offert à Amaëlle. Ivashkov, comme celui d’Ethaniel. Est-il réellement son neveu ou juste un leurre ? L’illusion est à bannir, seul un Ivashkov peut être aussi pervers qu’un autre Ivashkov. Encore quelques minutes à tenir… Je sais qu’Amaëlle se remettra des coups, même si c’est difficile on s’en remet toujours. Mais l’unité doit commencer à perdre patience parce qu’il se passe alors quelque chose de différent, ils pratiquent une nouvelle stratégie dont je ne les avais jamais vu faire usage jusqu’à présent. La menace du neveu flotte dans l’air et même sans avoir un esprit aussi pervers que le sien, je devine ce qu’il compte faire. J’aurais pu continuer d’accepter ces seringues dans mon corps jusqu’à ce que l’alarme sonne. J’aurais même pu les laisser torturer Lucie alors que sans elle je ne suis plus que l’ombre de moi-même, mais ça… Je ne peux pas rester sans rien faire.

Daniel me rirait au nez s’il savait que je suis sur le point de réduire le plan en miettes par… quoi au juste ? Par amour ? C’est pourtant de la colère que je ressens à cet instant, plus que jamais. De la peur également. Mes poings se serrent et j’arrache les sangles qui me maintiennent, agrippant l’une de leurs aiguilles pour la sortir de ma peau et l’enfoncer dans le crâne de l’infirmier. On va voir si ton cerveau apprécie le poison que tu m’injectes, visiblement pas. Le corps de l’humain s’écroule et le moroï recule de quelques pas, surpris de la tournure des choses, essayant de s’insinuer dans mon esprit pour m’arrêter.

« Tue-le Lucas. Elimine-les tous. »

« Vous ne sortirez jamais d’ici vivant. »

« Vous n’avez toujours pas compris ? J’ai toujours un coup d’avance. »

Ou presque. Je n’avais pas prévu la visite du neveu. C’est la table d’argent sur laquelle j’étais allongé que j’attrape à pleines mains pour l’envoyer s’écraser contre le moroï, autant dire que malgré mon état, la puissance aura été au moins similaire à celle d’un train qui lui foncerait dessus, autrement dit il faudra venir le ramasser à la petite cuillère. L’un de ceux dans la pièce d’à côté vient verrouiller la salle pour ne pas que j’interromps ce qui est en train de se passer avec Amaëlle. Je sais qu’ils ont alerté leurs supérieurs et que cela n’annonce rien de bon pour le plan, parce que l’idée initiale était qu’ils aient l’attention détournée. Sauf que pour la première fois je ne réfléchis plus au plan A ou au plan Z, je tente d’enfoncer cette porte par tous les moyens possibles pour arracher ce type au corps d’Amaëlle. Je déteste le voir embrasser ses lèvres. Je déteste le voir la toucher de cette façon. Pourquoi est-ce que je ressens tout ça ? Je déteste ressentir ces choses.

Les paroles d’Amaëlle accompagnent mes coups donnés contre la vitre. Une première fissure indique que je suis sur le point d’arriver à bout de cette vitrine blindée. Lâchant des grognements qui ne couvrent malheureusement pas les cris poussés par Amaëlle, j’aurais préféré pourtant ne jamais l’entendre hurler de cette façon. La porte finit par céder et la seconde suivante, deux cadavres s’écroulent et bloquent la porte qui empêche d’autres invités d’entrer dans la pièce. C’est vers Ivan que je m’approche à une vitesse inhumaine pour l’arracher du corps d’Amaëlle et le plaquer contre le demi-mur sur lequel se trouvait la vitre blindée qui relie les deux salles. Ma main se serre autour de sa gorge alors que mes yeux n’ont jamais été aussi sombres qu’à cet instant.

« Ivashkov… Je veillerai personnellement à ce qu’il n’en reste plus aucun. » Il tente de se défendre comme il peut, appuyant sur l’une des seringues toujours enfoncées dans mon corps mais étrangement je ne ressens plus rien hormis la haine et l’envie de vengeance. Ma main attrape l’un des morceaux de verre et se sont d’abord ses doigts que je viens trancher. « Maintenant tu ne pourras plus la toucher. » Mais je ne relâche pas ce morceau de verre, je suis loin d’en avoir terminé avec lui. Le bout pointu vient ensuite s’enfoncer dans un œil puis dans l’autre. « Ni la regarder. » Il hurle, le pathétique moroï qui croyait être le maître du monde il y a moins d’une minute. Toujours avec le verre en main, je taillade son visage et notamment sa bouche. « Ni l’embrasser sans que ça ne te torture. » Je n’en ai toujours pas fini mais une alarme se met à retentir dans tous le bâtiment et du mouvement semble avoir lieu à l’extérieur. Le plan a finalement été mis en route, mais je suis toujours concentré sur ce misérable. Cette fois c’est dans ses parties intimes que j’enfonce pour la dernière fois le morceau de verre, le laissant là alors qu’il semble souffrir le martyre. « Ni avoir la moindre chance de reproduire davantage ce misérable nom. » Et pour être certain qu’il ne s’en sorte pas, ma main vient finalement s’enfoncer dans sa cage thoracique pour venir arracher son cœur et le laisser retomber près de son corps. J’aurais préféré le laisser vivre pour lui infliger davantage de souffrances, mais je ne suis pas prêt à prendre le moindre risque supplémentaire de perdre Amaëlle.

Et lorsqu’il ne reste plus qu’Amaëlle et moi encore vivant dans la pièce, j’arrive un peu à calmer le trop plein de sensations qui m’envahit. Je n’ose pourtant pas me tourner vers elle, pas tout de suite… Il me faut au moins dix bonnes secondes avant que je ne me décide à affronter la suite, son traumatisme, sa souffrance, sa peur. Je m’approche mais je ne la touche pas, j’essaie seulement de capter son regard, de la faire revenir à moi d’une manière ou d’une autre. « C’est terminé Amaëlle, il ne te touchera plus jamais. » Plus personne ne la touchera. C’est presqu’ironique que je sois celui qui déteste les contacts quand c’est Amaëlle qui a subi ce type d’attouchements. Je me rends compte ce soir à quel point j’ai échoué. Mon plan n’était pas correct, il ne peut pas l’être alors qu’Amaëlle faisait partie de l’équation. J’ai échoué et j’ai horreur de ça, horreur de la voir comme ça. « Il faut qu’on sorte de là, j’ai besoin que tu reviennes à moi… » Réponds-moi Amaëlle car je ne compte pas t’abandonner-là, mais si le plan s’est déroulé comme prévu, il y a une bombe humaine –ou plutôt moroï- qui rôde dans les couloirs et ni toi ni moi n’avons envie de croiser sa route ce soir.


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Amaëlle L. Cheverston
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MessageSujet: Re: Pain before the happiness   Pain before the happiness EmptyVen 31 Mai - 19:19


Pain before the happiness
Amaëlle & Lucas

Je ne sais plus quoi penser de cette unité, Lucas. Et toi alors, qu'en penses-tu ? Le toi qui avait éteint son humanité souhaitait les exterminer, allant même jusqu'à tuer tous les humains des Etat-Unis pour ça. Je suppose que ta vraie version en a également envie mais que tu prends en compte bien plus de choses, te limitant donc à cette unité. Je pense que nous ne sommes pas les seuls strigoïs à vouloir la mort des fous de cette unité. Mais j'ai l'impression que nous sommes de ceux qui les auront le plus souvent confrontés. Je ne suis pas la seule à reconnaître ta valeur, Lucas, à reconnaître ton génie. Mais cette fois, je me passerais bien de tes admirateurs, pas toi ?

Le début se passe comme on l'avait prévu, mais aucun plan ne tient jamais quand on le confronte à la réalité n'est-ce pas ? Je ne m'attendais pas à tomber sur le neveu de l'homme qui m'a détruite et qui m'a transformé en celle que je suis. Ou tout du moins celle que j'étais avec Emrys. Parce que oui, je me rends bien compte que j'ai changé à ton contact et j'apprécie ce changement. Par contre, j'apprécie beaucoup moins de renouer avec mon passé. Et ce qui se passe ensuite...

Comment ? Comment peut-il être devant moi ? Je ne l'avais pas tué ? J'étais pour certaine de l'avoir tué. Mais non, je ne l'avais pas tué, c'est vrai, pas s'il était devant moi. Il n'avait pas changé, toujours ce sourire mesquin, toujours ce putain de sourire qui me ramenait en arrière. Je me revoyais allongée devant le sol de cette usine, son pouvoir m'empêchant de me défendre, m'empêchant même de détourner les yeux. Mais je n'étais plus cette femme là, sauf que je ne pouvais toujours pas bouger. Quand je tentais de le faire, c'est comme si des liens me retenaient, sauf qu'il n'y avait rien, n'est-ce pas ?

Je fermais les yeux pour réciter la chanson qui m'avait fait tenir au bord de la folie, bien des années auparavant, je le fis quand je me rendis compte qu'Ethaniel se rapprochait malgré mes ordres. En même temps, à quoi je m'attendais ? J'avais l'impression que je devais m'attendre à de l'agitation mais non. Non il n'y avait plus que lui et moi, encore une fois. Je poussais un hurlement quand je sentis de nouveau ses mains sur mon corps et ses lèvres contre les miennes. Mais en dehors de cela, je me statufiais totalement. Je sentais la bille remonter dans le fond de ma gorge, mais le goût n'était pas pire que celui de connard. Il n'y avait rien de pire. Oh si, c'est vrai, il y avait ses mains que je sentais se déplacer comme en terrain conquis sur un corps que je ne lui aurais normalement jamais permis de toucher.

« Casses-toi, putain casses-toi. Ne me touches pas connard. »
« Je ne fais pourtant que de commencer. »


J'ouvrais les yeux pour tomber sur des prunelles d'argent contenant tout le sadisme du monde. Et oui, Ethaniel était vivant, il n'y avait pas d'autres solutions. Et j'avais beau lui avoir crié de me laisser, de se casser, je me retrouvais soudainement silencieuse. Parce que ça ne servait à rien. Ca allait recommencer, il allait de nouveau déchirer mon haut, écarter le bas de mon sous-vêtement. Il allait planter de nouveau ses crocs dans mes seins, et je n'allais pouvoir rien faire. Je le sentais faire. Je le sentais venir sur moi, je sentais son sadisme qui m'empêchait de respirer. Je sentais qu'il commençait ce programme, mais cette fois il commença directement par la fin parce que je le sentais écarter mes sous-vêtements. Puis je ne sentis plus rien. Mais mon esprit continuait à imaginer la suite.

Je sentais toujours son corps sur le mien, parce que je savais que cela se passerait ainsi. Je savais, je sentais son odeur, son corps contre le mien. Je sentais ses doigts continuer le chemin qu'ils exploraient quelques secondes avant et j'avais encore plus envie de vomir, voir même de mourir. Soudainement, ce qui me sortir de cet état, c'est d'entendre mon nom. Il ne m'appelait pas par mon nom, c'était sa jolie petite pute. Comme si j'étais à lui. Mais là, c'était différent, c'était mon prénom, prononcé par un autre type de voix. Je tournais le regard et il me fallut quelques secondes pour me focaliser et pour voir cet homme au cheveux bruns et au regard sombre, qui me contemplait avec une inquiétude que je ne lui connaissais pas.

« Lucas... »


Maintenant son visage, son nom, notre histoire me revenait et notre situation aussi. Comment ? Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Où étais-tu ? Est-ce que j'avais imaginé ce qui s'était passé ? Mais qu'est-ce que je pensais avoir imaginé ? Je n'arrivais plus à suivre mon propre cerveau. Je bougeais mon poignet avant de baisser mes yeux sur mes liens, me rendant compte de la faiblesse de mon corps. C'est vrai, j'avais été torturé.

« Je vais avoir besoin de ton aide pour desserrer ses liens.. »

Je détestais ma voix d'être aussi absente, mais je n'étais pas sûre d'être réellement redevenue moi-même. Je n'arrivais pas encore à comprendre tout ce qui avait pu se comprendre. Je le sentis s'approcher et m'aider à défaire les liens en prenant garde à ne pas me toucher. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu évitais le contact ? Je ne comprenais plus rien. Mes deux poignets libérés, je pus l'aider à enlever le reste et je glissais enfin le long de la table pour me remettre debout, quittant le contact de l'argent. Je sentais que mon dos était en lambeaux à cause de l'électricité et de l'argent, je m'en rappelais de cela. Mais il me manquait la fin de l'histoire. Je tournais le regard vers la vitre qui nous séparait avant et je tombais sur le spectacle de l'humain. Et même mutilé comme il l'était, ça me revient de plein fouet. Ivan. Ethaniel. Je sentais mon estomac se retourner et je me penchais en avant, m'empêchant de vomir de justesse. Putain j'aurais préféré continuer à oublier. J'aurais préféré ne pas me rappeler. Je ne voulais pas me rappeler, pas maintenant.

Je relevais le regard vers Lucas, voyant à son regard à lui qu'il était torturé par quelque chose. Je suppose que je te dois sa mort ? Merci, vraiment, j'aurais souhaité m'en occuper mais je ne suis pas certaine que j'aurais réussi à tenir. Comment l'unité a-t-elle réussi à connaître cette faiblesse chez moi ? Je ne sais pas mais on peut dire qu'ils auront fait un bon boulot. Je déglutis mais je réalisais ensuite vraiment que Lucas était devant moi, et non plus attaché. Tout comme je ne l'étais plus. Alors c'était l'heure du départ ? Pitié, dis moi que oui.

« On dirait que ces connards ont su faire leurs devoirs et apprendre nos faiblesses, hein Lucas ? »

Je crois que plus que de l'antipathie pour les moroïs, je commence à ressentir une véritable haine, surtout pour ceux de l'Esprit et de l'Eau. Je fis un pâle sourire à Lucas. Ca ira, je crois. C'est surtout après que ça sera plus dur. Je me connais, je suis déjà passée par là. C'est quand je réaliserais vraiment... Mais je ne peux pas me permettre de réaliser maintenant. Finalement je lâchais la table qui me servait d'appui malgré la douleur de l'argent et je me rendis compte à quel point mes jambes étaient faibles. Les tortures, le manque de sang, le choc... Je fis juste les quelques pas qui me séparaient de Lucas, ne supportant pas cette distance. J'ai besoin que tu chasses mes démons le temps qu'on s'en sorte, Lucas. Et ta proximité est une chose rassurante, je ne suis pas certaine que ton contact le soit autant, pas maintenant, mais j'ai besoin de notre proximité.

« Comment... Comment vas-tu ? Comment vas Lucie ? Tu l'as récupéré ? »

Distrais-moi, empêches-moi de repenser à ce qui s'est passé dans cet endroit. Et quand tu me le diras, partons loin d'ici. Mais avant, je baisse le regard vers le corps de Lucas et doucement, je tends la main pour tâter une des aiguilles encore enfoncées dans le corps de Lucas. Ca doit être à la limite du supportable pour toi également, n'est ce pas ?

« Il faut qu'on te retire tout ça... »


Avant que je ne craque et que je ne devienne inutile, parce que je sens que chaque minutes passées me rapprochent un peu plus de mes limites...

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Lucas Cooper
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MessageSujet: Re: Pain before the happiness   Pain before the happiness EmptyMar 4 Juin - 16:37


Pain before the happiness
Amaëlle & Lucas

Pardonne-moi Amaëlle. Des mots que je pense alors que je me débats d’abord contre cette vitrine, puis finalement contre ces humains et ce moroï. Pardonne-moi. Des mots qui ne quittent pourtant pas mes lèvres parce que je suis incapable de lui demander le pardon après ce qu’il vient d’arriver. Je n’aurais jamais dû entraîner Amaëlle avec moi, elle n’aurait jamais dû faire partie du plan. Je la vois revenir doucement à moi, me regarder, me reconnaître, prononcer mon prénom. Au moins je ne l’ai pas encore totalement perdu. J’aide Amaëlle à se défaire de ses chaînes et pour une fois je me moque éperdument de la brûlure, arrachant ses liens à main nue pour la libérer au plus vite. Je la regarde avec cette pointe d’inquiétude que je ne me reconnais pas, qu’elle ne doit pas reconnaître non plus. Elle prend conscience du cadavre d’Ivan et je prends davantage conscience de la faiblesse de son corps à cet instant, après tout ce qu’elle a subi. A quel moment est-ce que mon esprit a pu envisager un plan pareil ?

« Il n’y aura bientôt plus personne pour exploiter nos faiblesses. »

Car tous ceux présents dans ce bâtiment perdront la vie et les autres suivront. Je ne sais pas combien d’unité il existe exactement mais c’est aussi le but de cette escapade sur leur propre territoire. Je compte bien les trouver et tous les éliminer, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus aucun. C’est soit ça soit la machine de toute façon. Amaëlle me demande comment je vais et comment va Lucie, ironique que ces mots quittent ces lèvres alors que ce serait plutôt à moi de lui demander, mais je crois que je ne préfère pas connaître la véritable réponse, alors je ne la pose tout simplement pas.

« Lucie s’en sortira. Il faut qu’on sorte de là. »

Mais avant Amaëlle m’aide à retirer ces maudites aiguilles encore enfoncées dans ma peau, aiguilles que j’aurais déjà dû arracher depuis longtemps mais mon esprit est encore bien trop occupé par l’image du corps de cet homme collé à celui d’Amaëlle. Je la laisse faire néanmoins, continuant de la fixer. Je serais incapable de vous dire ce qu’exprime mon regard à cet instant, peut-être que j’attends juste, j’analyse et me demande quand est-ce qu’Amaëlle craquera. Sauf qu’elle ne craque pas. Puis des hurlements dans le couloir retentissent et attirent mon attention.

« On ne peut plus rester davantage, suis-moi. »

Et même si je n’initie jamais ce genre de mouvement, ma main s’empare de la sienne et l’entraîne à ma suite. Ce contact, c’est pour être sûr qu’elle me suive sans avoir à regarder derrière, pour être sûr qu’il lui reste quelque chose à quoi s’accrocher pour ne pas s’écrouler. Tu ne peux pas t’écrouler tout de suite Amaëlle. C’est vers un couloir qu’on se dirige avant d’apercevoir cet homme blond dans un tournant, un fluide noir qui s’échappe de son corps et s’abat sur tous les hommes qui lui font face. Il n’a même pas besoin d’attaquer pour tuer, c’est comme si le fluide obéissait à son esprit et agissait comme un bouclier. Fascinant. Je dirais même que mon expérience a un peu trop bien fonctionné.

« L’autre côté. »

Le regard de ce cobaye croise le mien et il pourrait décider de se mettre à notre poursuite, mais il se contente de se retourner pour s’attaquer aux autres soldats qui arrivent sur lui alors que nous empruntons un autre couloir. C’est un rapide détour que je fais avant d’entrer dans une salle en particulier, éliminant sans mal les deux hommes qui se trouvaient à l’intérieur.

« Il nous reste moins de cinq minutes pour quitter cet endroit mais on doit trouver un dossier avant, la pochette est beige et porte le code L.I.U.110. »

Comment est-ce que je sais tout ça ? Encore un flash que Lucie m’a renvoyé, l’explication serait probablement trop longue et comme je l’ai dit, nous n’avons pas de temps à perdre. Trouvons ce maudit dossier et disparaissons d’ici avant que même les murs ne deviennent mortels, car les pouvoirs de Mads semblent se répandre jusque dans les murs qui noircissent sous sa rage de vaincre. Et pendant un instant je me demande ce que Daniel peut bien penser de ce nouveau pari, mais je lui poserais sans doute directement la question de vive voix, lorsque nous serons sorti d’ici.


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Amaëlle L. Cheverston
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MessageSujet: Re: Pain before the happiness   Pain before the happiness EmptyVen 7 Juin - 11:15


Pain before the happiness
Amaëlle & Lucas

Quelle sacrée journée, on ne peut pas dire que je l'apprécie vraiment. Certes, j'aime le fait de t'avoir retrouvé mais ce qui se passe après, je m'en passerais bien. Je n'aurais jamais pensé devoir être à nouveau confrontée ainsi à mon passé. Je savais que les Ivashkov avaient survécu, ils étaient l'une des plus grandes familles royales après tout. Sans compter que j'avais besoin qu'ils survivent pour espérer retrouver Lyana. Mais je n'avais jamais pensé que j'allais retrouver un être aussi pourri qu'Ethaniel, encore moins aussi vite...

Tu m'aides à me détacher de ses liens et je peux enfin quitter la brûlure de l'argent et cette position de faiblesse. Et il était temps. Mais en voyant le cadavre mutilé, ce qui s'est passé ici me revient encore plus fortement au visage. Sauf que je ne peux pas me permettre de me laisser distraire par tout ça. Il faut que je tienne encore un peu, nous ne sommes pas en sécurité. Et je ne peux pas devenir un boulet à ton pied... Alors je me redresse, je fais une remarque avec un pâle sourire et j'ai le droit à une réponse sérieuse. Je croise ton regard et je vois que tu en penses chaque mot alors je hoche la tête. Je ne vais certainement pas voter pour la survie de cette unité. Si mieux que toi, je penses comprendre la nécessité de faire survivre l'humanité, je ne risque pas de me mettre sur ton chemin ou d'être contre toi sur le fait de faire tuer toute cette vermine qui commencent définitivement à devenir un peu trop dangereuse.

J'ai besoin de me concentrer sur autre chose. Sur autre chose que la brûlure de l'argent qui circule encore dans et sur mon corps. Sur autre chose que l'odeur de mon sang et du désir de cet homme qui me colle à la peau. Alors j'avance vers Lucas et je lui demande si ça va. Est-ce que tu as récupéré Lucie ? Toi qui t'inquiétais de son absence quelques heures auparavant. J'espère que vous allez bien, parce qu'on va avoir besoin de toutes tes ressources pour sortir de là. Tu me dis qu'on doit sortir de là et encore une fois, je hoche la tête. Oui c'est vrai, mais d'abord, on doit t'enlever ces aiguilles. Je ne sais pas comment tu fais pour continuer à penser avec ces choses encore présentes dans ton corps quand je sais à quel point tu les détestes.

Je retire chacune des aiguilles, grimaçant légèrement quand ton sang s'écoule avant que ton corps ne commence à guérir. Désolée mon ange noir, je ne voulais pas être de celle qui te blesserait ce soir. Mais finalement j'arrive à retirer la dernière aiguille que je laisse retomber sur le sol, relevant le regard vers Lucas pour voir qu'il a la tête tourné en direction des hurlements qu'on peut entendre.

« Tu sais que je te suivrais toujours. »

Et soudainement, je sens tes doigts se glisser sur les miens avant que tu n'attrapes ma main. Et quand je baisse le regard, je peux voir ce contact qui ne m'a jamais paru aussi rassurant. Sentir tes doigts contre les miens, c'est quelque chose de si futile. Et pourtant je me rends compte à cet instant de combien j'en ai besoin. Doucement, j'ouvre mes doigts pour les entrelacer aux tiens et je me laisse guider. Pendant qu'on parcourt les couloirs, je resserre les pans de la veste de ma main libre. Une veste ? Quand est-ce que j'ai eu une veste sur le dos ? Je ne me rappelle pas en avoir cherché ou prise une. Surement un geste de Lucas. En tout cas, je ne suis pas mécontente de l'avoir, parce que la plupart des gens ont beau être morts, je n'apprécie certainement pas montrer mon corps ce soir.

Je relève la tête quand Lucas parle encore une fois pour nous guider ailleurs et j'ai le temps de voir ce drôle de moroï avec un pouvoir étrange. Toi, tu hérisses tous mes instincts d'ancienne dhampir et de strigoï. Je ne sais pas ce que tu es devenu, ou ce que tu es, mais c'est complètement contre-nature. J'observe une seconde ce moroï blond au visage enfantin avant qu'il ne disparaisse de ma vue. Et soudainement, c'est l'étreinte de Lucas que je perds pendant qu'il élimine rapidement deux hommes. Puis, j'entends ses mots qui me font hocher la tête. Les explications seront pour plus tard je suppose, si tu veux ce dossier, je suppose qu'il a plus que son importance.

« Je cherche dans les tiroirs alors. »

Peut-être que tu devrais chercher dans les endroits plus insolites ? Après tout, un dossier qui t'intéresse, soit il sera très bien dissimulé, soit il sera noyé sous la normalité. J'ouvre les tiroirs remplis de dossiers et là je me rends compte du tremblement de mes mains. Ce n'est même plus un tremblement mais presque des spasmes. Je resserre mes mains en deux poings, tentant de contrôler les tremblements pendant que je tourne le dos à Lucas. Et c'est là que je me rends compte de la présence de liquide contre mes joues. J'essuie ses dernières rapidement, respirant profondément. Quelque part, dans un coin de mon esprit, je comprends que c'est le choc, c'est mon corps qui réalise ce par quoi je suis passée. Mais je ne peux pas me permettre de craquer. Alors je respire encore une fois profondément et je tente de tout oublier pour rechercher ce dossier. Il me faut six tiroirs, deux minutes et plusieurs désillusions mais...

« Je crois que je l'ai. »

Je l'attrape et je me retourne, sursautant presque en voyant le torse de Lucas devant mes yeux que j'avais baissé sur le dossier. Je relève légèrement la tête pour croiser son regard avant de lui tendre le dossier. Je profite de mes deux mains libres pour resserrer légèrement la veste autour de moi. Et j'entends comme un bruit d'explosion qui me fait tourner la tête sur le côté, même si cela ne sert à rien. Sauf que j'en viens à me demander si c'est vraiment une explosion ou si ce n'est pas plutôt ce moroï blond.

« Je crois qu'il nous reste définitivement moins de temps que prévu. Si c'est le bon dossier, on devrait y aller Lucas... »


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Pain before the happiness
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