Forum privé !
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

Partagez
 

 Face à mon sang

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Daniel Fisher
Daniel Fisher
Le roi des échecs
Messages : 19
Date d'inscription : 17/05/2017
Age : 127
MessageSujet: Face à mon sang   Face à mon sang EmptyVen 2 Juin - 10:42


Face à mon sang
Daniel & Kahlan


Stupide. Stupide…  J’entends ce mot résonner encore et encore. Stupide. Synonyme de bête, crétin, inintelligent, sot. Vient du latin « stupidus ». Ouais, j’ai été ainsi. Des centaines de jours, d’heures. Des milliers de moments, de secondes. Tout ça, envoyé d’un revers de la main, d’un coup d’échec et maths. C’était fini, c’était terminé, et j’étais laissé derrière. J’arrache une gorge de plus, un autre qui passe sous ma main. Ou qui se laisse aller sous ma main, voulant rejoindre sa famille ? Stupide. Tu aurais du chercher à les venger. J’aurais peut-être eu assez mal pour me reconcentrer.

J’avance. Je laisse derrière moi un sillon de morts mais je m’en rends à peine compte. Laissé derrière, laissé pour compte. Depuis combien d’années m’as-tu considéré comme ton valeureux pion ? Avant de décider que tout d’un coup, je n’en valais plus la peine ? Oui, j’ai été stupide, comme le dit cette voix, stupide de compter sur autre chose que sur moi-même. J’entends au travers d’un tunnel un grondement, un gémissement. Je relève les yeux, je voie comme un mirage, comme une forme. Je m’approche, un peu, avant de me rendre compte de ce que je tiens dans ma main – quand ai-je saisi cet objet ? – c’est un médaillon. Mais pourquoi l’ai-je ramassé ? Je dois dire que je n’en sais rien. Mais je l’ai entre mes mains et quand je le porte à mon regard, je vois cette emprunte, minuscule, cette série de petits coups qui forment un motif… Stupide Oui, je sais que j’ai été stupide ! Maintenant tais-toi ! Je donne un coup de pieds dans l’un des débris qui m’entourent et je me reconcentre sur le médaillon. Il a la marque de Lucas. La marque de mon frère ennemi. C’est vrai. Il y a Lucas, et Kahlan, dans cette ville, dans cette vie. Ce n’est pas encore le moment de sombrer. Il reste des choses à faire, des choses à voir. Il est temps que je reprenne le contrôle et les devants. J’ai bien trop perdu de mon temps. Distraitement, je passe le médaillon autour de mon cou et je me rends compte de mon état. Je n’ai pas changé de vêtements depuis les cinq jours de son départ, et ils sont couverts de sang et de morceaux d’organes. Il est temps de se rendre un peu plus présentable…

Je m’enfonce dans la forêt, jusqu’à trouver un point d’eau où je m’immerge. Je n’y reste pas longtemps, frottant ma peau pour enlever le plus gros de cette couleur rouge qui représentait mon éternité. Quand je sors, le point d’eau est rose et il le restera longtemps, contaminé, transformé, sublimé ou maudit. Je lève la tête, entendant des bruits de pas, de course même, je me dirige vers eux quand je me rends compte qu’ils font un détour et que je ne risque pas de les croiser. Il est temps de me remettre dans le bain, d’arrêter de me plaindre et de geindre comme un bébé. C’est le moment de reprendre le dessus.

Quand j’avance, je tombe sur une surprise. Trois hommes, avec des fusils de chasses. Trois chasseurs donc. Stupide Chut. Et ils sont à l’arrêt, en train de viser quelque chose avec concentration. Quand je suis leur regard, je tombe sur une crinière de cheveux bien connus. Le temps que je réagisse… Pan ! Un tir. Je suis à deux doigts de les étriper sans sommation quand je me rends compte qu’ils ont visés le loup que Kahlan caressait et non pas Kahlan. Des chasseurs d’animaux, et non pas de strigoï. Mais ça ne va pas vous aider les gars, parce que de ce que j’ai vu de ma sœur… Pour le coup c’est vous qui avez fait un truc stupide !

« Ma’m’selle, tout va bien ? Plus de dan’er, il est mort c’t saligaud, ça fait’des jours qu’on le chasse, j’ai eu p’ur qu’il vous f’sse du mal ! »

Oh cet accent. Mes oreilles saigneraient si elles le pouvaient. Je grimace avant de m’avancer et je donne un grand coup dans le dos des deux mecs qui n’avancent pas vers ma sœur. Bah ouais, joignez vous à la fête ! Et en même temps, j’apparais au regard de ma sœur mais je suis pas certain qu’elle s’en rende compte là, elle a l’air assez furieuse. C’est bien une Fisher ça !

« Salut sœurette, t’es prête pour le dîner j’espère ? Il est servi sur place ! »

Code by Kah!an
Revenir en haut Aller en bas
Kahlan Fisher
Kahlan Fisher
La sauvage
Messages : 16
Date d'inscription : 16/05/2017
Age : 119
MessageSujet: Re: Face à mon sang   Face à mon sang EmptyMer 7 Juin - 1:19


Face à mon sang
Daniel & Kahlan

La vie a toujours été incompréhensible à mes yeux, joueuse, étrange, bonne et mauvaise, douce et malsaine. Elle offre et elle reprend, elle crée et elle détruit. Et vous les Hommes, vous vous croyez au-dessus de tout ça, vous vous croyez à son pied d’égalité. Je n’aime pas les Hommes, de quelle espèce qu’ils soient, je les trouve mauvais et répugnant, ils ne méritent rien d’autres que la mort. Il n’y a que les animaux qui me fascinent, qu’eux que je comprends, qu’eux qui peuvent m’influencer. Cette femme aura pourtant essayé, Malia Steele, la petite amie de mon frère, du moins l’ex. A peine ai-je posé mon regard sur elle que je savais que je la détesterais. Je ne sais pas si tu es au courant Daniel de ce qu’elle a voulu faire, m’éloigner de toi, me chasser, tenter de me tuer. Mais aucun Homme ne m’effraie. Je n’ai jamais cherché à parler d’elle avec toi, à quoi bon ? Tôt ou tard tu finirais bien par ouvrir les yeux à son sujet, il semblerait que ce jour soit arrivé plus vite que je ne l'avais pensé.

Je crois que mon frère va mal, je n’en suis pas sûre, j’ai du mal à discerner les émotions. Je ne cherche pas à l’aider pour autant, c’est un grand garçon, il se relèvera tout seul, et puis quelqu’un d’autre a besoin de mon attention. Une louve ne va plus tarder à accoucher, je peux entendre trois cœurs battre à travers son ventre. Je reste à ses côtés, la protégeant de ceux qui la traquent. J’ai déjà tué un chasseur l’autre soir, mais visiblement ça ne suffit pas à les faire fuir. Perdue dans mes pensées, je caresse doucement son pelage, l’aidant à se calmer. Les bébés vont sortir, ce soir. La louve est posée à mes côtés, incapable de bouger, attendant que ses enfants viennent au monde. Puis très vite la compagnie se joint à nous. Pourquoi ai-je laissé mon esprit s’envoler aussi loin ? Si j’étais restée concentrée, j’aurais pu réagir à temps.

Le coup de fusil est tiré et j’entends la louve gémir de douleur. Lorsque ma main caresse sa peau pour la calmer, du rouge se dessine sur ma peau, du sang. Ma main tendue sous mes yeux, je reste là à fixer cette tâche rouge, sentant la colère grandir en moi alors que l’un de ces hommes prend la parole. Je me lève de ma place, dépassant la louve, continuant de fixer ce rouge alors que je me rapproche. Je ne prends que brièvement conscience de la présence de Daniel, j’entends tout de même ses mots, c’est le signal dans mon esprit pour attaquer. Dès lors que mon regard croise les yeux du premier chasseur, il n’y a plus que la sauvagerie qui se lit dans mes yeux.

Je me jette sur le premier, le renversant au sol, mordant, griffant, arrachant sa peau alors qu’il se met à hurler. Je ne cherche pas à me nourrir, seulement à détruire. J’abandonne le premier dans un mauvais état avant de passer au suivant, sous le regard amusé de mon frère. Il faut croire que ces humains sont trop choqués pour s’enfuir. Celui que j’attaque tente quand même de se débattre, mais aucun de ses coups ne me fait arrêter. N’avez-vous pas compris ? J’aime la douleur. Le troisième a quand même la bonne idée de braquer son arme vers moi, mais Daniel veut intervenir. Personne n’a le droit d’intervenir. J’use de ma rapidité pour disparaître du champ de vision du chasseur et renverser Daniel au sol, lui montrant mes crocs pleine de sang d’un air menaçant.

- Ils l’ont blessé. Ils sont à moi !

Sauf que dès lors que je termine de prononcer ces mots, un tir de fusil résonne et ce n’est qu’après avoir vu mon sang couler le long de mon bras que je ressens ces légers picotements dans mon épaule, une sensation plaisante. La seconde suivante je me retrouve devant le chasseur, son fusil dans ma main que j’enfonce dans son ventre avant de le retirer d’un mouvement sec, créant un trou béant dans son estomac et le laissant se vider de son sang sur la terre froide de la forêt. Le sang à mon épaule continue de couler, visiblement la balle est restée à l’intérieur mais je n’en ai que faire, ce qui m’intéresse c’est de savoir si la louve s’en est sortie. Alors je retourne la voir, elle est encore en vie mais mal en point, sans doute n’aura-t-elle pas assez de force pour donner naissance à ses enfants. J’entends des bruits de pas, Daniel approche. Je protège la louve de mon corps, montrant à nouveau les crocs à mon propre frère, comme s’il était lui aussi un ennemi.

- N’approche pas ! Les Hommes ne savent que détruire et tu es comme eux, tu l’as laissé te rendre comme ça.

Ne crois pas que j’ignore ce que tu faisais ces derniers jours, je t’ai vu détruire, tuer en abondance sans jamais être rassasié. Ce frère-là n’est pas celui que j’ai connu et je sais que c’est elle qui t’a créé, qui t’a transformé, qui t’a rendu ainsi. Tu es devenu un animal sauvage mon frère, le genre d’animal que l’on ne veut pas approcher, pas même moi. Je reporte mon regard sur la louve qui continue de gémir. Sans doute devrais-je la tuer pour abréger ses souffrances, mais je n’aime pas avoir à faire ce genre de choses... Les Hommes me forcent toujours à faire ce que je ne veux pas.

acidbrain
Revenir en haut Aller en bas
Daniel Fisher
Daniel Fisher
Le roi des échecs
Messages : 19
Date d'inscription : 17/05/2017
Age : 127
MessageSujet: Re: Face à mon sang   Face à mon sang EmptyJeu 10 Aoû - 18:56


Face à mon sang
Daniel & Kahlan


Bah sœurette, t’as pas l’air très contente. C’est à cause des chasseurs ? Dis toi que ta louve, tu pourras la remplacer, t’en as plein d’autres qui grouillent dans la forêt. Par contre, un moment comme celui-là, entre frère et sœur, ça se fête, ça n’est pas arrivé si souvent que ça après tout ! Enfin, t’as l’air un peu enragée petite, bien que j’apprécie ça, ça serait cool que tu te calmes, histoire qu’on puisse faire la fête. Mais bon, c’est que mon avis après tout. N’empêche que je serais curieux de voir comment tu te calmes. Est-ce que tu vas arracher leurs tripes pour nourrir ta louve ? Ca serait amusant à voir, j’avoue. Stupide Ah tiens, t’es de retour la petite voix ?

Soudainement, je vois ma sœur entrer en action alors je profite de la vue, ça n’arrive pas si souvent que ça que la sauvage Kahlan soit déchaîné contre quelqu’un d’autre que moi. Joli tout ça, bien joli. Mais tu pourrais y mettre plus de forme, on dirait un bulldozer. Bon, un très joli bulldozer, forcément, tu es une Fisher ! Mais tout de même… On peut y mettre des formes, faire de l’art. Toi, tu fais plus boulet de démolition. Je vois une arme pointée vers ma sœur donc j’avance vers lui. Ouais, hors de question de voir le spectacle se terminer aussi rapidement. Et me parlez pas de mon instinct fraternel, il est là, il est juste… très loin. Psychopathe Ah ouais, présent ! Qui me demande ?

Brusquement, je me retrouve sur le sol à contempler la vue des crocs de Kahlan – tu devrais te laver les dents ma sœur, t’as un bout de chair humaine entre ton incisive et ta canine – et je comprends que ma sœur a décidé de se la jouer solo. Bah écoutes, fais ce que tu veux mais franchement, tu pourrais évoquer de meilleures raisons que ça ! T’as tout plein d’excuses mais nan, t’utilises cette louve ridicule. De toute façon, ça vit pas vieux un loup alors qu’elle soit morte maintenant ou plus tard, quelle importance ? Je lève les mains en une posture innocente et j’entends le coup de fusil. Ah bah tiens, on dirait bien que je suis vengé. Psychopathe. Quoi ? Je connais juste ma sœur, elle est costaud, c’est pas ça qui va la mettre à terre. C’est pas être psychopathe ça, c’est être logique. LO-GI-QUE, tu comprends ce mot petite voix ?

J’assiste à la fin du spectacle, assis par terre, voyant ma sœur se désintéresser des cadavres pour s’intéresser à la louve. Alors primo, t’aurais au moins pu te nourrir avec mon cadeau ! Deuxio, t’aurais pu m’en laisser un quand même ! Je me relève finalement, m’approchant de Kahlan et déclenchant ses instincts sauvages. Bouh, tu vas me rendre triste. Ah nan, je plaisante en fait. Et évites de parler de Malia veux-tu, c’est encore assez sensible pour me rendre sanguinolent.

« Oh ça va toi, on se calme. T’as beau dire, t’es pas différente de moi, d’eux, du reste du monde. Alors évitons les grands airs, on est en famille après tout. »


Et arrêtes donc avec cette louve, elle est en train de mourir de toute façon. Par contre, si tu te bouges le cul, tu pourras peut-être sauver les louveteaux, toi qui tiens tant que ça à être différente de moi. Enfin, je dis ça, je dis rien, si je cause, tu vas encore tenter de me bouffer de toute façon. Quoi que, ça serait amusant dans les journaux ça : Une vampire cannibale, elle ne laisse que les os de ses victimes ! On ferait la une ! Stupide ! Ah tiens t’es revenu toi ?

Je me laisse tomber au côté de Kahlan, plantant à son pied une lame que j’ai récupéré sur le corps d’un des chasseurs. Quoi ? Je suis gentil, je fournis les instruments ! Et j’ai hâte de voir tout ce que tu as appris. Bon c’est pas un humain mais c’est déjà ça de pris ! Montres-moi ton talent pour le découpage, tu veux ? Et je t’en montrerais encore plus derrière.

« Bah alors elle vient cette césarienne ? Nan parce que là, je t’attends ! Si tu ne te décides pas, dis le, je la tue juste et on passe à autre chose. »

J’examine mes ongles, l’air de rien, lui faisant bien comprendre qu’elle m’ennuie. Quoi ? Faut pas me regarder comme ça, c’est elle qui m’oblige à la pousser dans ses retranchements. Sans moi pour la booster, on y passerait cent sept ans et ça deviendrait un moment nostalgie. Autant dire que ça deviendrait chiant quoi. Allez plus vite que ça, qu’on passe à l’épisode suivant de la série Fisher, celui-ci a déjà trop duré.

Code by Kah!an
Revenir en haut Aller en bas
Kahlan Fisher
Kahlan Fisher
La sauvage
Messages : 16
Date d'inscription : 16/05/2017
Age : 119
MessageSujet: Re: Face à mon sang   Face à mon sang EmptyMar 15 Aoû - 20:48


Face à mon sang
Daniel & Kahlan

Les chasseurs sont des êtres stupides, ils tirent pour le plaisir, massacre soit disant pour se nourrir, surtout pour avoir des trophées. C’est à cause d’un chasseur que j’ai quitté la forêt, blessée d’une balle perdue, il m’a recueilli et soigné. L’un des rares hommes que j’ai connu à avoir bon cœur, pourtant ça ne l’a pas empêché de recommencer à chasser des bêtes innocentes. J’aurais probablement dû tuer cet homme à l’époque, mais j’étais encore humaine et ensuite je l’ai tout simplement oublié. Eux je ne les épargnerais pas et je ne laisserais pas Daniel profiter du massacre. Je tue pour venger la louve, mais je tue vite encore une fois, car la souffrance des autres ne m’intéresse pas, contrairement à mon frère. Je suis bien plus attirée par la mienne.

Une fois les deux hommes morts, je ne me préoccupe pas de la balle dans mon épaule, au moins les picotements m’aident un minimum à garder mon calme. Par contre mon frère me rend d’autant plus sauvage. Je ne veux pas qu’il approche, il a déjà fait bien assez de mal comme ça en laissant ces hommes tirer alors qu’il les avait repéré avant, j’en suis sûre. Visiblement le fait que je le repousse ne lui plaît pas et il surenchérit en répondant que je ne vaux pas mieux. Je ne te contredirais pas à ce sujet Daniel, contrairement à toi je ne me suis jamais prise pour une reine. Quant au fait que nous sommes de la même famille... Ce mot ne veut plus dire grand-chose à mes yeux.

- Famille, encore un mot vide de sens.

La famille n’a jamais rien voulu dire à mes yeux. Combien de famille ai-je connu au court de mon existence ? Bien trop, et aucune ne valait mieux que les autres. Notre père nous a abandonné, notre mère était une junkie qui vendrait père et fils pour avoir sa drogue. Puis il y a eu cette autre famille, cette secte qui faisait de mauvaises choses en se convainquant être sur la bonne voie, qui m’ont fait faire des choses en me faisant croire que c’est ce que dieu attendait de moi. Puis il y a eu cette troisième famille, ces strigoïs qui m’ont appris à me nourrir, à faire couler le sang, à tuer vite ou douloureusement, à devenir aussi mauvaise qu’eux. Alors explique-moi Daniel, en quoi est-ce que le mot famille est censé vouloir dire quelque chose ?

Mon regard se porte vers la lame qu’il plante devant moi avant de me demander ce que j’attends pour faire la césarienne. La suite de ses paroles m’énerve davantage, comme je le savais, Daniel n’a aucun respect pour la vie, humaine ou animale. J’ignore ses mots, attrapant la lame avant de m’atteler à la tâche. Une louve est morte ce soir, je ne laisserais pas mourir deux bébés innocents, il y a eu assez de morts pour ce soir. Alors même si j’ai horreur de ça, je lui ouvre le ventre et m'applique à libérer les louveteaux qui se trouvent à l’intérieur, qui réclameront probablement très vite leur mère sans jamais la trouver.

Lorsque je lui ouvre le ventre, je ne peux m’empêcher de penser à cette femme. Elle faisait partit de la secte elle aussi, elle était enceinte du maître de la maison, comme bien d’autres. J’étais la seule qu’il n’avait pas encore touché, il disait attendre le bon moment, attendre que la lumière lui indique quand il aurait le droit de me prendre. Il m’avait demandé d’aider une autre femme pour l’accouchement parce qu’il y avait eu des complications et lorsqu’on était en train de perdre et la mère et l’enfant, j’étais la seule à avoir eu le courage de lui ouvrir le ventre pour sauver ce bébé, sacrifiant une vie pour en sauver une autre. Je reviens à la réalité lorsque les louveteaux gémissent. Ils auront besoin de quelqu’un pour leur apprendre à survivre et se nourrir. Je leur apprendrais, en l’honneur de leur mère. Je me lève de ma place et remets la lame pleine de sang entre les mains de Daniel.

- Si tu as un minimum de conscience, tu leur trouveras leur premier repas avant que je ne revienne.

Je n’attends pas sa réponse, je m’éloigne de lui et des louveteaux, prenant le risque de les laisser avec lui, j’ai bon espoir qu’ils puissent éveiller quelque chose de bon en Daniel, mais peut-être que j’en attends trop de lui. Je disparais un peu plus loin dans la forêt, là où se trouve l’un de mes nids et quelques affaires. J’ai besoin de me calmer et je sais comment y arriver. Lorsque je sais être seule, je m’applique d’abord à retirer la balle dans mon épaule, enfonçant mes doigts à l’intérieur de ma chair pour l’arracher. Une fois que j’ai terminé, je retire ma veste et la pose de côté dans l’herbe. En dessous je porte un pull large dont une grande partie du dos est découvert. Je sors alors de mes affaires un fouet d’une dizaine de lanières en argent, chacune d’entre elle ayant une lame en argent à son bout. Et je frappe, laissant les lames s’enfoncer dans ma peau, les lanières brûler ma chair. Puis je retire et je recommence, comptant le nombre de coups, me focalisant sur le bien être que me procure chaque coup. Je sais que je n’arrêterai que lorsque mon dos sera déchiqueté, ma peau arrachée et brûlée, les lames atteignant presque mes os. Chaque coup est plus douloureux. Chaque coup m’aide à me sentir mieux.

acidbrain
Revenir en haut Aller en bas
Daniel Fisher
Daniel Fisher
Le roi des échecs
Messages : 19
Date d'inscription : 17/05/2017
Age : 127
MessageSujet: Re: Face à mon sang   Face à mon sang EmptyJeu 14 Déc - 21:29


Face à mon sang
Daniel & Kahlan


Bah alors qu’est-ce que t’as sœurette ? Tu as tes règles ? C’est étrange, je pensais que le corps féminin était incapable de permettre un cycle de reproduction en tant que strigoï mais tu es peut-être une exception ? Après tout, les Fisher ont toujours été d’étranges gens, ça ne serait guère étonnant, n’est-ce pas ? En tout cas, ça expliquerait ton comportement. Tu pourrais manifester un peu plus de joie à l’idée de voir ton cher frère ! Regardes toi. Stupide. Tu es stupide. Rho, ça va toi, faut que tu apprennes à quel moment tu peux intervenir et à quel moment tu ne le peux pas. Et là, c’est nettement un moment où tu ne peux pas !

Et ma sœur recommence avec ses grands mots philosophiques. Tu sais, ma chère, tu as beau parler, il n’en reste pas moins que tu es comme les autres. Tu cherches à te donner des excuses à tes massacres, à donner une image moins sauvage de tes chasses. Mais elles sont toutes aussi brutales et destructrices que les miennes. Ce n’est pas parce que tu es une femme que je vais m’empêcher de te le dire. Il serait temps que tu assumes. Tu es une Fisher et en tant que telle, tu as une grande tendance à la folie, il va falloir assumer ça, tu en dis quoi la petite voix ? Ah tiens, y en a une qui se fait silencieuse tout à coup.

Je ne fais même pas attention à la réplique de ma sœur, qu’elle continue à prétendre que nous ne sommes pas du même sang, de la même veine. Oui, elle peut prétendre, mais elle comme moi savons qu’en réalité, nous sommes bien plus liés qu’elle ne le voudrait. Il y a peu de chose que j’ai pu lui inculquer avant de finir en asile, mais je sais que le sens de la famille en fait parti. Il n’y a plus qu’à attendre que tu reviennes à toi.

Je plante devant elle une lame, afin de voir si elle a ce qu’il faut pour agir comme elle le doit. Après tout, si tu prétends être si différente que cela de moi, tu devrais vouloir les sauver. Alors, sauvera, sauvera pas ? Tu décides quoi ? Visiblement, elle a ce qu’il faut pour agir parce qu’elle commence à faire couler le sang. T’as de la chance, ça me donne pas envie de le bouffer, j’ai pas envie d’avoir des touffes de poils entre les crocs, merci bien. Stupide ! Oh tiens, t’es de retour toi ? Tu m’avais pas manqué !

Je ne suis que distraitement la chose, ne réagissant pas vraiment quand Kahlan se casse, parce qu’il y a autre chose pour requérir toute mon attention. Grr. Grr. Grr. Tu n’es pas fait pour vivre. Tu ne peux pas vivre. Tu ne dois pas vivre. Tu n’es pas fait pour vivre. Fais-le ! Tues les ! Tues ! Tues ! Tues !Stupide ! Regardes-toi, tu es stupide. Tu ne dois pas vivre Tues-les ! Tues ! Tues ! Tues. La ferme ! Fermez-là ! Taisez-vous tous ! Grr. Grr. Grr. La mort ! A mort ! Mort ! Mort ! Mort ! Tues-les ! Tues ! Tues ! Tues.

Ce qui fait partir les voix, assez étonnement, c’est une morsure sur ma main. Je baisse les yeux pour trouver le regard aveugle d’un des louveteaux. Je le boufferais bien pour m’avoir mordu, mais on dirait que ça a tellement surpris les voix qu’elles sont toutes parties. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Bon bah… J’ai plus qu’à partir retrouver Kahlan. Je me relève, prêt à partir, quand j’entends un miaulement pathétique. Ça vient d’un des louveteaux. Pff.

« Vous êtes que des petites bêtes inutiles, vous le savez ça ? Vous feriez mieux de crever maintenant, ça vous épargnera les ennuis. »


J’hésite une seconde puis j’agis. Nan, je les bute pas. Pour deux raisons. La première, les petites voix voulaient que je le fasse et je déteste obéir aux gens. Deuxièmement, je suis prêt à parier que ma sœur s’attend à ce que je les tue alors… J’aime bien la choquer. Je trouve un chevreuil à qui je craque le coup avant de le jeter aux loups qui se jettent dessus, suivant ensuite la trace de ma sœur. Je tombe sur un spectacle pas commun.

On fait quoi quand sa sœur se frappe ? Nan mieux, quand sa sœur s’arrache des bouts de peaux qui voltigent dans les airs, certains arrivant à mes pieds ? Nan, parce que c’est pas une situation bien commune. Je veux bien que je sois un mec étrange mais… J’ai fais quoi pour mériter une fratrie pareil ? C’est bien une Fisher tiens, elle est encore plus barrée que moi, pourtant c’était pas gagné. Je finis par réagir quand je commence à voir le blanc d’un os, soit à peine deux secondes après qu’elle soit apparue à ma vue. J’attrape les lanières avant qu’elles ne touchent la peau de son dos, me retrouvant brûler par l’argent présent sur son arme, mais je serre les dents et je commence un duel de force pour récupérer son arme. C’est qu’elle veut pas la lâcher, la cocotte.

« Nan mais t’es maboule ?! Tu joues à quoi au juste ? Au docteur et son  patient ? Parce que là je te signale que tu pourras pas te soigner ! »


Code by Kah!an
Revenir en haut Aller en bas
Kahlan Fisher
Kahlan Fisher
La sauvage
Messages : 16
Date d'inscription : 16/05/2017
Age : 119
MessageSujet: Re: Face à mon sang   Face à mon sang EmptyMer 20 Déc - 0:39


Face à mon sang
Daniel & Kahlan

Je sais que laisser ces louveteaux seuls avec Daniel n’est pas une bonne idée, mais je sais aussi que si je ne me calme pas maintenant les choses risquent de dégénérer. Tu es doué pour pousser les autres à bout mon frère, n’est-ce pas ? Et tu t’en vantes la plupart du temps. Je l’abandonne dans la forêt en compagnie de ces bébés loups qui je l’espère survivront à mon frère. Peut-être qu’ils le changeront, peut-être qu’ils lui feront penser à autre chose que la destruction. Je ne perds pas espoir de voir l’âme de mon frère être nettoyée de tous ses pêchés, un jour peut-être qu’il y arrivera, en attendant je frapperai pour nous deux. Lorsque je suis enfin seule je peux désormais me permettre d’évacuer. J’utilise mon fouet à lanières, celui que j’ai gardé depuis la secte mais modifié, amélioré. Après tout je ne suis plus humaine à présent, alors il faut adapter la sentence.

Ce ne sont jamais les mêmes souvenirs qui me reviennent en mémoire chaque fois que je frappe Aujourd’hui je me rappelle la mort de mon deuxième père, celui de la secte. Il disait que les strigoïs étaient une abomination de dieu, que ceux qui devenaient ces monstres iraient tout droit en enfer. Je me demande s’il n’a pas raison. Est-ce qu’au moins le paradis et l’enfer existent vraiment ? Peut-être qu’il avait tout faux. Peut-être que j’ai aussi tout faux de croire que les coups me laveront du sang qui a coulé de ma main ce soir, de la colère qui émane encore de mon cœur, de cette mauvaise tentation que représente mon frère. Je frappe encore et plus la lame s’enfonce dans ma chair, mieux je me sens.

Je sens ma peau brûler, doucereuse sensation. Je sais à quelle horrible image mon dos doit ressembler, mais quelle utilité de refléter une image parfaite lorsque notre espèce est synonyme de monstruosité ? Même la nature est imparfaite, autrement elle ne choisirait pas de guérir mon dos plutôt qu’une louve qui doit enfanter. Je sors de mes pensées lorsqu’une autre poigne m’empêche de donner le prochain coup, me faisant relever mon regard pour apercevoir Daniel, évidemment. Je n’ai jamais connu un être aussi complexe que lui et je ne comprends pas en quoi il se permet d’intervenir, lui qui se dit insensible, voilà qu’il veut maintenant m’arracher à la mienne. Egoïste.

- Idiot, les strigoïs n’ont pas besoin de médecine pour guérir.

Crois-moi si ça avait été le cas il y aurait bien trop de cicatrices sur mon corps, aujourd’hui il ne reste que les anciennes, celles qui étaient là lorsque j’étais humaine. Je tire sur le fouet pour le récupérer mais Daniel ne semble pas vouloir le lâcher, alors c’est moi qui le relâche. Daniel vient de gâcher mon moment de paix de toute façon, alors à quoi bon me battre contre lui ? Je n’entrerai pas dans son jeu, je n’aime pas servir de spectacle de toute façon. Je me redresse et attrape ma veste, sentant un frisson agréable au contact de la veste sur ma peau laminée. Je me tourne vers Daniel qui semble réfléchir à comment se débarrasser de ce fouet ou peut-être même le détruire.

- Un jouet pareil n’est pas fait pour toi, rends-le moi.

Je tends la main pour m’en emparer mais je vois Daniel reculer son bras pour m’empêcher de l’attraper. Il va réellement jouer à ça avec moi ? Nous ne sommes plus des enfants en train de nous battre pour la télécommande, il est temps de grandir Daniel. Combien de temps penses-tu pouvoir le tenir entre tes mains avant de craquer ? Visiblement le garder en main n’est pas dans ses plans. Je le vois disparaître et réapparaître, les mains vides à son retour, ce qui éveille pour de bon la fureur que je tentais de garder en moi depuis le début. Je lâche un grognement de mécontentement et bondis sur mon frère, le renversant au sol. Nos deux corps roulent sur la terre et chaque pic de sensation me donne un peu plus de force pour l’affronter. On finit le parcours avec moi au-dessus de lui, mes mains plaquées sur ses épaules pour le maintenir au sol.

- Pourquoi est-ce que tu fais ça ? Tu n’as pas le droit de jouer au grand frère alors que j’ai grandi sans toi ! Rends-le moi Daniel !

acidbrain
Revenir en haut Aller en bas
Daniel Fisher
Daniel Fisher
Le roi des échecs
Messages : 19
Date d'inscription : 17/05/2017
Age : 127
MessageSujet: Re: Face à mon sang   Face à mon sang EmptyMer 5 Juin - 15:29



Face à mon sang
Daniel & Kahlan


Qu'est-ce que tu crois faire sœurette ? Tu penses que tes minables petits louveteaux survivront bien longtemps sans protectrice ? Parce qu'autant te dire que je ne compte pas rester bien longtemps proche des ces bêtes qui, de toute façon, ne survivront jamais très longtemps. A moins de vouloir les utiliser comme expérience afin de savoir si on peut transformer des animaux en strigoïs, ils n'ont pas vraiment d'intérêts. Sauf que je sais déjà que ce n'est pas possible. Donc encore une fois, aucun intérêt. La seule raison pour laquelle je consens à nourrir tes bestiaux, c'est parce qu'ils ont fait taire les voix. Mais aussi parce que tu t'attends à ce que je les malmène et j'adore te surprendre.

Ce que je n'aime absolument pas, c'est ce que je découvre quand je te rejoins, Kahlan. On peut dire que tu es bien une Fisher toi, totalement fêlée. Peut-être qu'ils auraient du t'enfermer dans l'asile avec moi ? On aurait fait un trio d'enfer, toi, moi et Lucas. On serait très vite devenu les rois de cet asile puis du monde, je n'en doute pas une seconde. Et les petites voix doivent être d'accords puisqu'elles n'ont rien dit. A moins qu'elles ne soient choquées par le spectacle ? Va savoir avec elles !  Enfin je les comprendrais pour une fois !

Je me retrouve à arracher le truc des mains de ma sœur et à lui demander ce qui ne tourne pas rond chez elle. Et sa réponse ? Plus terre à terre tu meurs. Moi qui pensais que j'étais le dérangé de la famille. Deviendrais-tu dérangée ? A moins que tu ne l'ai toujours été ? Non, je le saurais. Alors depuis combien de temps l'es-tu ? Dis tout à frérot Daniel, depuis combien de temps as-tu basculée ? Depuis combien de temps te caches-tu avec ce genre de folie ? Est-ce amusant ? Parce que cela ne semblerait pas l'être. Tu devrais plutôt me rejoindre de mon côté de la barrière, je t'assure qu'on s'y amuse plus. En tout cas, quand on ne se fait pas abandonner par les autres joueurs, nous le faisons.

Je dodeline de la tête sans jamais rien lui répondre. Je la vois réenfiler sa veste et je grimace. Eurk, tu vas laisser des bouts de peaux là-dessus toi. Stupide. Ah tiens, t'es revenue toi ? Il était temps, je commençais à me sentir seul dans ma tête moi. Et pas à dire, je préfère discuter avec toi qu'avec ma sœur. Stupide. J'avais oublié à quel point tu craignais niveau conversation par contre... Kahlan me demande de récupérer son jouet et je me retrouve à le reculer encore plus d'elle. Ca ? Un jeu ? Hum je crois qu'on a pas la même définition tous les deux ! Va falloir qu'on en parle, tu sais. Ce genre de chose, ça se soigne - ou pas - enfin je crois. Mais je risque pas de te le rendre.

Je plante mon regard dans le sien et en une seconde, ma décision est prise. Je fuis dans les bois et je jette son jouet en plein milieu d'un lac, revenant tout aussi vite à côté de Kahlan. Autant ne pas précipiter les choses et la laisser réaliser. Et vu que je n'entends pas de plouf, je suppose qu'on peut dire que ni elle, ni moi, nous ne saurons où son jouet a atterris.

Oh oh, ma sœurette a l'air en colère. Ca ne te va pas au teint. Et moi, j'éclate de rire, d'un rire fou ou d'un fou rire, n'est-ce pas pareil ? Après tout, seule la position des mots change dans cette phrase. Alors ça doit être pareil. N'est-il pas ?

« Ah sœurette sœurette sœurette, qu'est-ce que je vais faire de toi ? »


Finalement je me calme sous son regard encore furieux, bien que mes épaules bougent encore. Tiens donc, ça faisait longtemps que j'avais pas autant ris. Finalement, j'arrête de rire et même de sourire et je repousse brutalement Kahlan, l'envoyant se cogner sur le sol sans faire cas de ses blessures. Et je suis au-dessus d'elle, mes mains enserrant fortement ses poignets fragiles. Plus aucun sourire sur le visage, n'est-ce pas sœurette ?

« Je ne choisissais pas en tant qu'humain, mais je choisis en tant que strigoï. Je n'ai pas choisi l'asile, tu n'as pas choisi l'abandon. Eh bien maintenant, je choisis de rester dans ta vie. Sois contente, Kahlan, on va redevenir une famille et tu vas de nouveau comprendre le sens de ce mot ! »

Je me relève d'un bond, retrouvant mon sourire de nouveau et défroissant ma veste. Tu vois, je change d'émotions si facilement, c'est amusant n'est-ce pas ? Mais sois heureuse, tu es l'une des seuls à voir ça, les autres ne voient que ma froideur et mes plans. Tiens d'ailleurs, il faudrait que j'en crée un pour toi, parce que je suis à peu près sur que tu ne te laisseras pas faire n'est ce pas ? Tu es bien une Fisher tiens !

« Par contre on devrait retrouver tes nouveaux bébés parce que j'entends d'autres chasseurs dans ta forêt et quelque chose me dit que de la fourrure de louveteau, ça doit valoir très cher au marché noir. Tu en dis quoi ? Y a un buffet gratuit qui attend d'être dégusté ! »


Code by Kah!an
Revenir en haut Aller en bas
Kahlan Fisher
Kahlan Fisher
La sauvage
Messages : 16
Date d'inscription : 16/05/2017
Age : 119
MessageSujet: Re: Face à mon sang   Face à mon sang EmptyDim 12 Avr - 0:41


Face à mon sang
Daniel & Kahlan

Pour qui te prends-tu, Daniel ? De quel droit interfères-tu dans ma vie aujourd’hui ? Ce n’est parce que nous portons le même nom de famille que cela te donne le droit de décider pour moi. Un nom, ce n’est rien. La famille ne signifie pas grand-chose à mes yeux. Tu étais important Daniel… Si important pour moi à l’époque. Mais l’homme qui se trouve en face de moi n’est pas mon frère. Le Daniel que j’aimais est caché quelque part au fond de toi, à moins qu’il ne soit mort pour de bon. Tu attires des chasseurs sur mon terrain, tu jettes mes affaires et voilà maintenant que tu me ries au nez. Continue comme ça Daniel, tu ne fais que perdre des points dans mon estime au fil de secondes. Il s’arrête de rire et reprend le dessus. Mon dos claque contre la terre, douloureux, agréable et c’est à son tour de se retrouver au-dessus de moi, bloquant mes poignets entre ses mains serrées.

Il me crache ces mots au visage. Il n’avait pas le choix à l’époque, moi non plus. Il compte l’avoir aujourd’hui. Et moi dans tout cela, quand ai-je le choix ? Tu choisis de t’imposer dans ma vie Daniel mais je n’en ai pas envie, pas tant que tu resteras ce monstre incapable d’avoir un cœur, incapable de faire autre chose que de causer le chaos. Il me libère, se relève et je reste encore quelques secondes allongée au sol avant de finir par me relever. Mon regard croise le sien et il sourit à nouveau. Tu es devenu si fou Daniel, que s’en est déconcertant. Malheureusement à ce stade je ne garde plus vraiment espoir à ton sujet. Je n’ai toujours rien dit et il me conseille de retourner m’occuper des louveteaux avant que d’autres chasseurs ne leur tombent dessus. Il n’y a plus vraiment de haine dans mon regard lorsque je l’observe, seulement de la déception.

« Choisis de rester si tu en as envie, mais je ne considérais jamais l’homme qui se tient en face de moi comme mon frère. »

Je me fiche bien de le blesser en prononçant ces mots, de toute façon je ne pense pas que Daniel puisse être touché par quoi que ce soit. Je me contente de disparaître de ma place et retourne près des louveteaux qui terminent leur repas. Je pourrais retrouver espoir en Daniel en voyant qu’il a choisi de les nourrir mais cette action ne suffit pas à rattraper tout ce qu’il a fait. Je n’attends pas de me faire surprendre par les chasseurs cette fois, c’est moi qui les prends en chasse. Un premier hurlement se répercute dans toute la forêt alors que l’un d’entre eux se fait transpercer l’estomac par une branche d’arbre. Le second braque son arme dans ma direction et Daniel intervient. Il le tue avant que le chasseur n’ait eu le temps de tirer. Là encore ça ne change rien à ce qu’il est.

« Je t’aimais tellement… » Ces mots prononcés contre toute attente semblent l’interrompre dans son repas. Daniel laisse retomber l’humain à ses pieds et se tourne vers moi, la bouche couverte du sang de sa victime. « Tu étais ma seule lumière dans ce monde. Le seul à qui me confier et qui me faisait rire. » Il n’y a pas de tristesse lorsque je prononce ces mots, pas de regrets non plus. Il y a longtemps que toi et moi sommes devenus incapable de ressentir quoi que ce soit, n’est-ce pas ? Cela ne m’empêche pas d’exprimer ce que ressentait l’ancienne Kahlan. « Je me suis dit que tu finirais par me retrouver, lorsque je me suis réfugiée dans la forêt. Je me suis dit que tu y arriverais à nouveau, lorsque je me suis retrouvée dans cette secte. Puis je me suis dit que c’est moi qui finirai par te trouver, lorsqu’on m’a transformé. » Rien de tout cela ne s’est produit. Notre vie n’a jamais été un conte de fée, on en est même loin. « Puis j’ai appris que tu étais mort dans cet asile et la lumière s’est éteinte définitivement. » Oui Daniel, je sais où ta vie en tant qu’humain s’est terminée, je sais même qui sont Malia Steele ou Lucas Cooper. Ce ne sont peut-être pas beaucoup d’informations à ton sujet, mais c’est toujours plus que ce que tu as me concernant parce qu’il ne reste aucune trace de mon passé. Il y a longtemps que les autorités ont perdues tout espoir à propos de cette gamine abandonnée par sa mère junkie.

Il y a d’autres chasseurs qui se promènent dans la forêt, tout un groupe même mais pour le moment je ne me préoccupe pas d’eux. « Elle ne s’est pas rallumée lorsqu’on s’est retrouvé. Malia a fait en sorte qu’elle reste éteinte et tu n’as rien fait pour la raviver. » Tu l’as laissé te transformer en monstre et plus rien ne changera cela. Malia n’a pas seulement modifier ton cœur et ton esprit, elle a touché ton âme et laissé la noirceur l’envahir. « Tu n’es pas le premier à me forcer à former une famille. J’en ai eu deux autres après toi Daniel et je les ai tous anéanti. Ne me force pas à te détruire toi aussi. »

acidbrain
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Face à mon sang   Face à mon sang Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Face à mon sang
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» On ne connaît pas toujours son propre sang
» Jake, Chapitre 1 : une seule nuit pour changer la face d'une vie

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Team Strigoï :: Autres lieux :: Forêt-
Sauter vers: